"Alors, que choisir ? La pesanteur ou la légèreté ?"
L'insoutenable légèreté de l'être, c'est d'abord un titre magnifique, pour lequel on aurait seul envie de lire ce livre. Puis c'est l'histoire d'hommes et de femmes pris dans la Vie, traçant leur chemin, entre pesanteur et légèreté. Au fond, ils sont perdus, et leurs actions ne sont même pas les leurs : elles sont dictées par leurs peurs, les relations avec leurs parents, leurs expériences... Ils ne peuvent pas s'en empêcher, tout simplement. Comme nous tous.
Tomas et Tereza, dont la relation sert de fil rouge au roman, Sabina et Franz qui viennent s'y greffer, le chien Karénine... tous font ce pour quoi ils pensent être faits, de leur mieux ou lâchement et ils passent par les mêmes interrogations que nous, sans y trouver de réponse (ou peu).
Kundera, lui, passe avec aisance du roman à l'essai, se prend un bon délire sur le kitsch, fait de petites digressions avec le lecteur, aborde régulièrement la philosophie... Le tout servi par un style simple et remarquable. Il gère, clairement.
Au fond, L'insoutenable légèreté de l'être, c'est un peu le livre à relire à toutes les périodes importantes de sa vie, pour y trouver à chaque fois un éclairage nouveau, quelque chose auquel on n'aurait pas pensé. Et l'apprécier différemment, à chaque fois.
C'est un peu le livre qui parle de tous les sujets pesants avec légèreté. Ou le contraire.