“L’intendant Sanshô” est un livre d’Ogai Mori publié aux éditions “Philippe Picquier”. C’est un peu par hasard que j’ai trouvé ce livre sur une étagère d’une librairie, étant friand des romans historiques, j’ai tout d’abord cru que l’entièreté du livre était sur “L’intendant Sanshô” pour au final découvrir que ce livre assez court(environ 130 pages)comporte deux nouvelles : "L’intendant Sanshô" et "Le clan Abe". La thématique principale de ces nouvelles est le Japon médiéval et les liens filiaux.
Dans la première nouvelle ”L’intendant Sanshô” éponyme du titre de ce recueil, l’auteur nous fait suivre une mère et ses deux enfants qui en partant à la recherche du père disparu depuis douze ans, se retrouvent emmenés et séparés par des vendeurs d’esclaves avec d’un côté la mère et de l’autre la fratrie. Les deux enfants vont être menés chez le seigneur de la région, l'intendant Sanshô, qui va les maintenir captifs et les obliger à travailler, filant la soie, battant la paille, coupant du bois et remplissant des sceaux d’eau. Rêvant évidemment d'évasion, je vous laisse découvrir ce qu’il adviendra de cette famille au cours de votre lecture.
La seconde histoire “Le clan Abe” prend place vers 1640, au temps des shoguns Tokugawa, qui ont lutté pour l'unification du pays. Lorsque Tadatoshi Hosowara, daimyo de Kumamoto sent qu'il va mourir, la règle veut qu'il autorise nominativement certains de ces samouraïs à se suicider selon le rituel du seppuku. Dix-huit le seront, et passeront à l'acte. Mais un autre, Michinobu Yaïchiemon, chef du clan Abe, entend bien le faire aussi, alors que son maître ne l'y a jamais autorisé. Malgré les pressions, Yaïchiemon se suicide, laissant l'instruction aux cinq fils de s'entendre pour préserver l'avenir du clan Abe. Le clan Abe y survivra-t-il ?
Alors au niveau de ce que j’ai apprécié dans ce livre, cela se résume à la première nouvelle, tellement la seconde contient beaucoup de défauts comme par exemple l’abondance de personnages nommés, l’auteur nous décrivant la généalogie complète de certains personnages et surtout la biographie des 18 samouraïs qui ont eu l’autorisation de suivre leur daimyo dans la mort. Ce défaut que j’ai souvent pu retrouver dans certains romans historique de Yasushi Inoué peut facilement passer quand le livre fait 400 pages, mais pas dans une nouvelle ou il y a plus de personnages énoncés que de pages. Pour revenir à ce que j’ai aimé dans la première nouvelle, c’est un récit agréable et une histoire marquante qui aurait mérité d’être plus longue tant je suis persuadé que ça aurait pu conduire à un récit encore plus poignant. Le problème des nouvelles, c’est que l’on a rarement le temps de s’attacher aux personnages.
En bref, la première nouvelle vaut le coup d’être lue, la seconde beaucoup moins, ce qui en fait un livre hétérogène qui bien qu’intéressant à bien des égards, reste somme toute moyen.