Et bim d'un coup j'ai eu envie de découvrir ce récit d'Adolfo Bioy Casares, "L'invention de Morel", que j'ai failli lire d'une traite (douce illusion...).
Grand copain de Jorge Luis Borges (ils ont même co-écrits quelques romans ensemble), je m'attendais à trouver dans ce texte une plume similaire à cet auteur et ce fût le cas. Je pourrais rapprocher le style d'Adolfo Bioy Casares à celui que j'ai découvert récemment de Julió Cortazar, dans sa fluidité et son léger "réalisme magique", plus fantastique chez Adolfo.
Pour ce qui est de l'histoire, on suit dans "L'invention de Morel" un homme échappé de justice reclus sur une île déserte bien étrange, qui voit débarquer un jour des estivants qui eux semblent prendre leur pied à danser sous la pluie. En gros.
C'est un très court texte d'un peu plus de 100 pages pour lequel j'ai eu le ressenti suivant :
- durant les 2 premiers tiers on est autant paumé que le personnage principal, et j'ai beaucoup aimé. On a plein d'infos qui brouillent les pistes, on se demande qui joue quel rôle, et surtout ????? sur cette île.
- vers la page 60 on a LA grosse révélation, tres sympa, dans un style que j'aime bien mais qui ne m'a pas retourné la tête non plus.
- et enfin le dernier tiers que j'ai un peu moins apprécié, car toute l'intrigue et les mystères redeviennent tangibles et palpables (même si pas tout à fait en fait), et c'est ce qui a je trouve un petit peu cassé le mood dans lequel on était installé depuis le début du récit. En plus il n'y a pas d'autres retournements de situations. Dommage.
J'ai bien aimé découvrir le style de l'auteur à travers ce texte, mais je pense qu'il ne me restera pas longtemps en mémoire. Hâte de me plonger dans un récit un peu plus étoffé de celui-ci, afin d'être plus longtemps immergé dans son style (ce qui pèche peut-être un petit peu aussi dans "L'invention de Morel"). Une expérience à retenter, en somme.