L'oeil du purgatoire par Nathayla
Artiste peintre désabusé, profondément dépressif (à tout le moins bi-polaire), le narrateur devient à son insu le cobaye d'un savant fou. Celui-ci lui impose un voyage à sens unique au travers du temps. Un voyage très particulier puisque seuls les yeux du narrateur emprunteront ce chemin vers le futur.
Le voici donc affublé d'un étrange regard, qui voit les choses telles qu'elles seront et non pas telles qu'elles sont. Le décalage est au début de quelques heures, mais il se creuse au fil des jours, devenant des mois puis des années et laissant finalement le narrateur évoluer seul dans un décor de ruines et de cadavres.
Ne serait-il pas plus simple pour lui de fermer les yeux pour retrouver l'instant présent ? Il s'y refuse, curieux d'assister à la déchéance du monde.
Et cela donne un récit très désabusé, très amer. L'œuvre de Jacques Spitz est très intéressante mais pas ce que j'appellerais franchement divertissante. A ne pas lire pour se remonter le moral ! ça râpe un peu l'âme, ça laisse un goût de moisi sur la langue et la chute, que l'on devine un peu avant le narrateur, ramène chacun à méditer sur le sens de la vie. Un sujet aussi universel qu'intemporel qui ne peut laisser personne indifférent !