Je fais partie des lecteurs fidèles de « Game of Thrones » qui guette désespérément depuis de longs mois la parution de la suite des aventures de Tyrion, Arya, Daenerys et tous les autres… J’ai donc accueilli avec joie la naissance d’un conte des Sept Couronnes intitulé en français « L’œuf de dragon ». Son titre original est « The Mystery Knight a tale of the Seven Kingdoms ». J’ai appris plus tard qu’il s’agisse du troisième ouvrage de ce type-là rédigé par George R.R. Martin. Les deux précédents sont « Le chevalier errant » et « L’épée lige ».
Le synopsis proposé par la quatrième de couverture est le suivant : « Quatre-vingt-dix ans avant les péripéties du « Trône de Fer », Aegon, de la lignée royale, surnommé « l’œuf », court les routes incognito comme écuyer d’un chevalier errant, Dunk. Au hasard des chemins, le duo se voit convier par le fringant Jehan le Ménétrier à participer à un tournoi richement doté qui sera le clou des noces de lord Beurpuits. Au champion ira le grand prix, un inestimable œuf de dragon. Mais il apparaît bientôt que les noces et le tournoi sont un nid d’intrigues et d’ambitions, petites et grandes, et qu’une prophétie annonce de grands événements. »
Ce bouquin peut se lire indépendamment de toute autre histoire inscrite dans l’univers de « Game of Thrones ». L’intrigue se déroule sur moins de deux cents pages. Elle s’approche davantage de la longue nouvelle que d’un roman auquel nous a habitué George R.R. Martin. La conséquence est qu’elle peut se lire plus légèrement qu’un tome de la saga originelle. La densité des informations est moindre et permet une lecture facile. Je l’ai dévoré sans mal en quelques heures.
Les événements contés sont largement antérieurs à la guerre des Trones. La conséquence est que nous ne retrouvons aucun personnage qui nous est familier. De plus, la trame ne développe pas un moment marquant de l’Histoire de Westeros. Il ne dévoile aucun aspect fondamental à la compréhension de la saga principale. Cette lecture offre donc l’occasion de se plonger dans un univers que j’adore. En quelques pages, l’auteur arrive à rendre familier des personnages qui nous étaient étrangers au moment de découvrir les premières pages. J’ai pris plaisir à suivre les pages de ce chevalier errant et de son écuyer. Ils sont tout de suite sympathiques par les valeurs qui semblent les habiter.
Sans dévoiler quoi que ce soit, Martin arrive à faire monter la curiosité au fur et à mesure du déroulement de sa narration. Ce qui apparaît être un simple tournoi de chevalier pour célébrer un mariage prend un ton de plus en plus grave au fur et à mesure des choses. Je trouve que cette montée dramatique est habilement construite. La conséquence est qu’on n’arrive pas à arrêter la lecture. Il faut dire que la structure particulière du livre ne prête pas à la pause. En effet, le roman n’est pas découpé en chapitres. Il est monolithique.
L’atmosphère de l’ouvrage est prenante. J’ai adoré me replonger dans l’ambiance si particulière des Sept Couronnes. Le pouvoir est instable. A priori, ce concept est constant à travers les époques. Les seconds rôles sont réussis. En quelques mots, leurs personnalités respectives transpirent des pages et accompagnent notre lecture. Martin arrive à faire exister un suspense plutôt captivant. Il arrive à structurer de manière équilibrée sa narration globale.
Pour conclure, « L’œuf de dragon » est une lecture agréable qui ravira les adeptes de « Game of Thrones ». Il permet d’assouvir une partie de la frustration qui accompagne l’attente de la sortie du prochain épisode. Il ne me reste plus qu’à me procurer rapidement les deux autres nouvelles évoquées en introduction. Mais cela est une autre histoire…