Anthony Burgess (1917-1993) auteur, compositeur ainsi que linguiste britannique fut également professeur en Malaisie. C'est là qu'on lui diagnostiqua une tumeur au cerveau qui ne lui laisserait plus que 1 an à vivre. Durant sa « dernière année », Anthony Burgess écrivit dans l'urgence 5 romans parmi lesquels celui deviendra le plus connu d'entre tous ses romans, « L'Orange Mécanique ». Stanley Kubrick adaptera le roman au cinéma en 1972. Le film fit scandale !!
L'action du roman se passe dans un futur proche. On parlera d'une dystopie. Alex, le personnage principal, est un adolescent ultra-violent. Sexe, viol et bagarre sont les maîtres mots qui rythment son quotidien. Il s'exprime au lecteur dans une langue trufée de mots, au début, incompréhensible, le « Nadsat », un mélange de russe et d'anglais que lui seul et ses trois autres droogies maîtrisent. Il sera arrêté et envoyé en prison, où, afin d'écourter sa peine, Alex se porte volontaire pour tester une nouvelle thérapie qui changera sa vie.
Ce livre, de 221 pages publié en 1972 aux éditions Robert Laffont, peut être qualifié de science-fiction et anti-utopiste. C'est également un livre philosophique et intellectuel qui pousse à la réflexion. Faut-il être volontairement mauvais ou être rendu obligatoirement bon pour la société ? Le thème du livre étant le choix.
Burgess s'est inspiré d'un événement tiré de sa vie personnel, sa femme ayant été agressée par quatre GI en 1944.
Le style est simple malgré le langage « Nadsat » qui pose quelques soucis au début, mais un lexique, avec la traduction des mots, présent à la fin du livre nous est d'une grande aide. Au fur et à mesure de l'histoire, ce lexique nous est de moins en moins nécessaire et nous transforme en petit droogie à la fin du récit. Le lecteur acquiert le vocabulaire de manière inconsciente. Il doit traverser comme le voile, le rideau, du langage afin d'être confronté à la violence de l'action.
« Le Korova n'avait pas de licence pour la vente de l'alcool, mais il n'existait pas encore de loi interdisant d'injecter de ces nouvelles vesches qu'on mettait à l'époque dans le moloko des familles ce qui faisait que l'on pouvait le drinker avec de la vélocette, du synthémesc ou du methcath, ou une ou deux autres vesches, et s'offrir quinze gentilles minutes pépère tzarrible à mirer Gogre et Tous Ses Anges et Ses Saints dans son soulier gauche, le mozg plein à péter de lumière (...) »
Un grand classique de la littérature anglaise qu'il faut avoir lu. Sa résonance dans notre société actuelle est toujours d'actualité.
Abigail Buelens.