Les bonnes choses vieillissent mal, parfois.

David Selig, Juif new-yorkais d’une quarantaine d’années, se considère comme un raté. Il est pourtant télépathe et pourrait profiter de ce don pour faire fortune, conquérir – et garder ! – les plus belles femmes… Mais non, rien à faire, il estime être un monstre tout juste bon à faire le nègre sur des devoirs d’étudiants, incapable de réussir sa vie. La dernière preuve en date : ce talent qu’il déteste tant, mais qui est finalement son seul lien avec le reste de l’humanité, est en train de le quitter ! Apeuré à l’idée de se retrouver seul avec lui même, Selig nous conte sa misérable existence.


L’oreille interne est souvent considéré comme un des meilleurs romans de Robert Silverberg et un chef d’œuvre de l’histoire de la SF. Il faut néanmoins faire preuve de toutes les précautions d’usage pour les romans de SF écrits dans les années 70. Les thèmes abordés sont les obsessions habituelles de l’époque : sexe, drogue, anti-héros, introspection, … Ils ne sont pas dénués d’intérêt, mais on a beaucoup de mal aujourd’hui à s’intéresser aux angoisses et aux déboires de David Selig, loser pathétique, vaguement raciste et misogyne, égocentrique tournant en boucle autour de ses déboires amoureux, télépathe superficiel qui tente de se donner une profondeur d’esprit en se torturant le cervelet.


Le roman n’est pas dénué d’humour mais on est très loin de la légèreté débridée de En Terre étrangère, par exemple. Il n’est pas non plus dénué d’originalité, un télépathe aussi raté n’est pas banal, mais ça ne fait pas une histoire intéressante pour autant.


L’oreille interne (au titre original beaucoup plus évocateur de Dying Inside) a été nominé aux prix Nebula 1972 et Hugo 1973 du meilleur roman.


Robert Silverberg : L’oreille interne – 1972


Originalité : 4/5. Probablement la plus grande qualité du roman.

Lisibilité : 3/5. Marqué par le style de son époque, ça n’est pas désagréable mais assez vite ennuyeux.


Diversité : 2/5. On a l’impression d’avoir très vte compris où l’auteur veut en venir. Heureusement, le roman n’est pas très long.


Modernité : 2/5. Beaucoup trop marqué par les préoccupations de son époque pour être réellement intéressant aujourd’hui.


Cohérence : 3/5. Patchwork de styles différents et de flashbacks, mais on ne perd pas le fil du récit.


Moyenne : 5.6/10.


A conseiller si vous avez envie d’une petite friandise psycho-surannée.


https://olidupsite.wordpress.com/2023/11/09/loreille-interne-robert-silverberg/

OliDup
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le 9 nov. 2023

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