L'usine du désespoir

Il est de plus en plus difficile d’avoir un emploi de titulaire à plein temps, alors quand « l’Usine » propose de nous embaucher pour un poste de contractuel, ce n’est pas terrible mais on accepte. Le poste n’est pas très intéressant : travailler à la déchiqueteuse ou à étudier les mousses… Mais que produit cette gigantesque et mystérieuse usine, au fait ? Même celles et ceux qui y travaillent semblent l’ignorer. Dans l’estuaire d’un fleuve surmonté par un long pont, une foule d’oiseaux noirs intriguent les travailleurs, ou laissent indifférents, selon le tempérament.
C’est dans cet univers couvert d’une fine brume fantastique que se déroule le roman écrit par Hiroko Oyadama, auteure japonaise. L’écriture est sobre et les dialogues sont ponctués des pensées des personnages. Le temps, si l’on ne le voit pas vraiment passer, marque les corps dont on ne peut plus deviner l’âge.
On a sans doute perdu le sens du fantastique si l’on cherche ici des phénomènes spectaculaires. Le récit garde pour une révélation finale la plus grande part de surnaturel mais reste très sobre tout au long de l’histoire.

Critique tirée de mon blog