Carcéral (pas si) fiction que cela
Edward Bunker a passé 18 ans de sa vie en prison, et ce sont ces séjours qui vous le conduire à une carrière d'écrivain.
Il commence à lire au fond d'une cellule. 5 bouquins par semaine. Puis il écrit. Beaucoup. Des nouvelles, des articles et des romans. Mais il aura beaucoup de mal à se faire éditer (on peut imaginer que ex taulard au pays de la liberté n'est pas vendeur ).
De toute sa production écrite, trois roman sont plus connus : Aucune bête aussi féroce, la bête contre les murs et la bête au ventre.
Ses romans sont adaptés au cinéma : Aucune bête aussi féroce (= le récidiviste avec dustin hoffman)
la bête contre les murs (animal factory) a également été adapté par steeve buscemi .
Bunker joue aussi a l'acteur de temps en temps (c'est le mister Blue de reservoir Dogs).
Le pitch
Ronald Decker vient d'être arrêté et condamné pour traffic de drogue. Il est jeune et encore innocent. Mais dans la prison de St quentin il n'y a pas de place pour les individus comme lui . Ici, c'est la jungle. Le plus fort, le plus combinard s'en sort a condition, bien sûr, d'avoir l'appui d'un gang ("la fraternité blanche" ou "la fraternité noire" c'est selon) et de ne pas tomber sous les coups de la guerre raciale qui couve depuis plusieurs années.
Pourtant, Earl, un vieux de la vielle va le prendre sous son aile et lui apprendre les trucs pour survivre dans ce milieu.
Un roman sur le milieu carcéral vu de l'intérieur. On s'y croirait et pourtant pas facile de s'y projeter tant ce monde est éloigné du notre.L'organisation sociale entre les prisonniers et entre prisonniers et gardiens, le racisme (terrifiant), la sexualité, Bunker ne laisse rien passer.
Je précise que le titre originel est "animal factory" et il s'agit bien de ce qui est décrit dans le roman, du passage de jeune homme civilisé a celui d'une bête qui revêt un verni de civilisation.