A tous les moralisateurs et les provocateurs puérils
Les bouquins religieux sont l'occasion d'entendre les pires banalités intellectuelles ainsi que les vannes les plus triviales et éculées venant de petits malins anti-religieux (mais pas forcément athées), qui n'ont pas compris qu'ils faisaient ainsi preuve d'une facilité et d'une bienpensance conformiste et navrante, plutôt que de la moindre once de subversion ou d'originalité.
C'est à tous-ceux là que je m'adresse, à tous ces rebelles en culotte courte qui défoncent des portes ouvertes avec le pompiérisme, le zèle et l'acharnement benêt de celui-qui croit brandir des vérités nouvelles, à tous ceux qui usent de sarcasmes acides à l'humour indigent, qui sentent bien plus la haine que le savoir, à ceux-là qui condamnent tout ce qui a trait, de près ou de loin, avec la religion en usant du même dogmatisme et la même absence d'esprit critique dont celle-ci fait et a pu faire preuve du temps où elle était un courant de pensée hégémonique.
Les livres de référence religieux, que ce soit les témoignages d'Homère, Platon et Tite-Live ou la Torah et son Talmud, la Bible et ses évangiles apocryphes, le Coran et ses hadith, sont des témoignages historiques des superstitions et croyances qui ont précédé la science dans l'explication des phénomènes naturels (fertilité, pluie, moissons, longévité, cosmologie, santé, justice, hygiène de vie etc.) et des questionnements métaphysiques.
Leur lecture est intéressante pour mieux comprendre comment l'esprit humain réagit face à des phénomènes qu'il ne comprend pas, comment s'organise la spéculation de leurs origines, quelle y est la place du phantasme, comment ces récits témoignent de leur contexte géographique et culturel (l'identification du porc comme un animal spirituellement impur car le climat de l'orient le rendait beaucoup plus propice à véhiculer des maladies, la circoncision pour empêcher l'accumulation de smegma qui entraînait maladies vénériennes à une époque où l'hygiène était rudimentaire) etc...
Reprocher aux livres saints les guerres saintes, l'inquisition ou la pédophilie des prêtres (pour prendre des débats philosophiques de haut niveau), c'est comme reprocher à l'or de susciter l'envie, le vol, l'assassinat ou la guerre.
L'homme a toujours massacré son prochain et a toujours été réactionnaire vis à vis des idées nouvelles, pour lui tout est prétexte pour faire la guerre (la religion, le pétrole, les terres, la compétition idéologique, la différence ethnique et culturelle, la démocratie, le nucléaire, et bientôt l'écologie à n'en pas douter).
Donc arrêtez de noter de tels bouquins si vous n'êtes pas inspirés pour construire une critique qui, à défaut de montrer une impartialité et une froideur de jugement (la haine naît du doute), soit amusante à lire.
Au passage, je suis plus athée que vous ne sauriez l'être (que ce soit vis à vis de ceux qui croient simplement en un "début" à l'Univers, ceux qui pensent qu'il "Y a quelque chose", ceux qui s'imaginent des réalités alternatives ou insensibles pour mieux supporter le quotidien, les hétérodoxes dilués qui font leur soupe avec les superstitions d'hier et d'aujourd'hui, les panthéistes, les parangons de l'indéterminisme, les bouddhistes exaltés et autres mi-athées/ mi-spiritualistes à la petite semaine).