Chronique complète
Extrait :
Ce roman est inspiré d’une histoire, mais comme toute histoire, il y a toujours quelques trous dans le récit que l’auteur comble alors. Tout ce qui se déroule dans le livre n’est donc pas toujours réel, mais reste totalement réaliste. Un roman au quotidien d’une tragédie mondiale où le monde n’a rien su voir avant qu’il ne soit bien trop tard… Les Nazis, bien que fanatiques, étaient aussi, malheureusement, atrocement malin, plus malin pour arriver à cacher leurs monstruosités qu’à comprendre qu’ils faisaient n’importe quoi.
Vous vous en doutez mais TW : Violence physique/morales, Malnutrition, morts, psychologie, …
Un roman assez épais pour commencer cette nouvelle année, puisqu’il fait près de 600 pages au total, en comptant les ajouts à la fin. Pour ma part, j’ai l’édition en format poche, mais le texte n’est pas écrit en tout petit comme on peut le voir parfois sous ce format. L’intrigue nous place aux côtés de Dita, une jeune enfant dont le seul défaut a été de naître juive durant une période peu propice. Elle sera retirée de son mode de vie, petit à petit, ne comprenant pas toujours et n’ayant pour réponse qu’un « c’est la guerre ». Déplacée mainte fois, perdant des proches encore et toujours, mais sans jamais laisser tomber longtemps, elle réussira à sortir des camps considérés comme des enfers sur Terre. Impossible après tout cela, pour elle, de croire encore en Dieu, car aucun Dieu, s’il existait, ne laisserait ses croyants souffrir autant alors même qu’ils ne cessent jamais de prier. Attendre après quelqu’un pour se sortir du mauvais pas n’est que rarement bon. Malgré ses nombreux moments de drames et tragédies, Dita aura tout de même des allumettes à allumer, des moments joyeux, des bonheurs infimes durant cette période si sombre. Alors même que les cendres des défunts lui tombent dessus, elle continue d’avancer encore et toujours, un pas après l’autre, sans oublier son humour. Parce que sourire, c’est gagner, une petite victoire que personne ne pourra lui enlever. La déshumanisation est telle, que les soldats ne réagissent à rien de ce qu’il se passe devant eux, ils ont une haine profonde envers des gens qu’ils ne connaissent même pas et qui ne leur ont rien fait. La plupart n’assumeront plus une fois la guerre finie et que les comptes doivent être réglés…
J’ai beaucoup aimé la fin du roman, où l’auteur prend le temps de parler du présent, de sa rencontre avec Dita et de la naissance, visiblement, d’une belle amitié entre eux. On a le droit à un résumé pour une bonne partie des personnages importants concernant leur devenir, qu’il soit joyeux ou non. C’est là qu’on se rend compte que le monde était tout de même assez petit. Apprendre que Dita a vu les derniers jours d’Anne Frank ainsi que de sa sœur, parmi beaucoup d’autres horreurs. Savoir que certains Nazis ont réussis à fuir à l’étranger (souvent Amérique du sud) et à vivre tranquille quelques années voir pour toujours… Après tout le mal qu’ils font fait, ça fait un peu mal au moral. Malgré toutes ses pertes, qui continueront après les camps, Dita continue d’être une personne pleine de vie, à la remarque franche et sincère. Elle a repris la peinture et a d’ailleurs un site où vous pouvez les voir (et acheter), elles sont magnifiques. Elle a également écrit ses mémoires, peut-être que si j’arrive à les trouver en français, je les lirais un jour, pareillement pour le livre de son défunt époux. Leur histoire à tous les deux est d’ailleurs magique, même s’ils ont aussi leur moment tragique. À peine libérés, à peine ont-ils récupérés certaines possession que les Russes vont les dépossédés, pour des communistes, ils ne valent pas mieux que les nazis. Ils traitent tout de même de bourgeois des personnes qui étaient dans des camps jusqu’à présent ! Ils n’avaient plus rien, il s’est juste battu pour récupérer l’entreprise de son père et ça y est, il est devenu un bourgeois ? La bêtise humaine me sidèrera toujours autant (c’était une excuse bidon pour prendre son bien oui). À mes yeux, les Russes sont comme les Américains, des profiteurs de la guerre rien de plus… l’un avec un pacte avec les nazis, l’autre fermait les yeux pour, bizarrement, venir aider quand il faut et tous les deux sont ensuite considérés comme des héros ? Non, pas pour moi désolé.
[...]