Philanthropie et nature humaine font rarement bon ménage !!!
Entrée dans l'univers d'une écrivaine que je connaissais pas jusque-là avec cette "Bienfaitrice" d'Elizabeth von Armin... Cette dernière raconte l'histoire d'une jeune anglaise d'origine noble mais fauchée qui grâce à un héritage providentiel va pouvoir gagner son indépendance et s'installer en Prusse où guidée par des sentiments généreux elle décide de recueillir des femmes sans ressource dans son nouveau domaine... Louable entreprise mais elle a juste oublié de prendre en compte un critère important, la nature humaine...
L'écrivaine épingle avec un style agréablement fluide et fortement empreint d'un humour et d'une ironie qui n'est pas sans faire penser à Jane Austen les comportements peu reluisants de la plupart de ses contemporains qu'ils soient anglais ou allemands (ayant vécu en Prusse, elle savait de quoi elle parlait !!!) à travers leur orgueil, leur égoïsme, leur paresse, leur hypocrisie, leurs bassesses...
Si les deux premiers tiers du livre sont un véritable délice, on peut par contre regretter que le dernier tiers prenne un ton plus tragique, manquant d'un humour qui aurait eu pourtant aussi sa place ici, et débouche sur une fin vite expédiée qui donne l'impression soit que von Armin voulait finir son roman au plus vite, soit qu'elle ne savait pas comment le terminer.
Reste que dans sa globalité "La Bienfaitrice" est une oeuvre juste et agréable à lire qui m'encourage à me plonger encore plus dans l'univers de cet auteur.