Avec A Map of Days, Ransom Riggs nous offre une suite à la trilogie de ses Miss Peregrine. Et une suite qui sent bon le début d’une autre trilogie qui plus est !
Après avoir combattus les wights et leurs hollowgast durant trois tomes, découvert de nombreux personnages aux particularités toutes plus extraordinaires les unes que les autres, Jacob Portman se lance dans une toute nouvelle aventure, peut être plus dangereuse encore que les précédentes.
Alors qu’il pénétrait dans un territoire qui lui était inconnu avec des amis qui savaient à peu près où ils mettaient les pieds, les rôles s’inversent dans ce quatrième volet. La petite tribu de Miss Peregrine débarque en Floride, le territoire de Jacob, et tache de découvrir le monde de ce dernier. Malheureusement, entrainer une bande d’enfants particuliers à passer inaperçu dans un monde qu’il connait bien aurait été trop simple pour Jacob. Ainsi, la bande va faire ses premiers pas dans le monde Particulier version américaine. Un monde sans ymbrynes ou presque, avec des règles aussi étranges qu’inconnues et où la désunion des Particuliers semble être de rigueur.
Alors au lieu de profiter de la gloire acquise par leurs victoires précédents en reconstruisant leur monde avec les autres, les enfants préfèrent rendre hommage à leur ancien ami Abraham Portman. Et quel plus bel hommage que de reprendre le flambeau ?
Avec ce quatrième Tome, Riggs relance sa série et embarque ses personnages dans une toute nouvelle aventure. En réduisant son équipe de héros, l’auteur nous permet de nous rapprocher un peu plus des enfants tout en nous offrant de nouvelles découvertes qui n’ont rien à envier à celles des précédents volets.
Alors que Jacob et Emma ont l’occasion de passer davantage de temps ensemble, sans la présence d’une horde de gamins, leur relation évolue et des questions restées jusqu’alors en suspens réapparaissent telles une épée de Damocles géante au dessus de leur tête. Le deuil d’un amour puissant que le temps n’a pas pu vraiment guérir au sein d’une time loop est joliment présenté et les conflits intérieurs d’Emma resurgissent intelligemment. La douleur de celui qui doit faire preuve de patience et de compréhension, spécialement dans la situation délicate dans laquelle se trouve Jacob en tant que petit fils de l’être aimé est bien tourné également.
Enoch, Millard et Bronwin prennent de l’ampleur et se laisse découvrir à leur tour ce qui n’est pas désagréable.
Les Time Loops quant à elles sont toujours aussi intéressantes et les décors sont joliment plantés, qu’il s’agissent des lieux ou des moments d’Histoire. On aurait presque envie de cracher devant ces dinners interdisant l’entrée aux gens de couleurs dans les 60’s ou de se cacher derrière un chapeau et un journal pour éviter de se retrouver prit dans une guerre des gangs des années 30-40 où les mafieux font la loi.
L’histoire dans laquelle se lance Riggs est pleine de promesses apportées par les secrets d’Abe, les manigances politiques des ymbrynes et les tensions au sein du groupe de Miss Peregrine ou des clans américains.
Un premier tome qui donne vraiment envie de lire la suite et nous replonge avec plaisir dans un univers qui n’est jamais monotone.