Roman de prison, de poison et de passion, La Chartreuse de Parme brasse les thèmes en accointance avec le romantisme dans un cadre politique italien qui se prête parfaitement aux jeux et enjeux politiques dans lesquels l'ardeur du caractère transalpin s'exprime à loisir. Au milieu d'une galerie de personnages variés et nombreux (un peu trop peut-être pour la clarté d'ensemble) mais qui apparaissent parfois trop subitement pour que le récit n'en soit pas affecté (Ferrante ou Gonzo notamment), le jeune et naïf Fabrice évolue avec au début une candeur et un sens de l'aventure touchant, mais ne devient pas plus intéressant au fil de la narration. A tel point que l'on en vient vite à préférer les questionnements de ses aimées Clélia et la duchesse Sanseverina même si celles-ci manquent d’amplitude dans leur caractérisation.


Les premières centaines de pages s'écoulent vite, on prend plaisir à lire un roman que l'on pourrait rapprocher de ceux de Dumas tant la vibration de l'aventure fait palpiter notre cœur de lecteur avide de péripéties, mais malheureusement la suite s'étire trop sur des épisodes en particulier, le manque de surprises fait paraître l'intrigue un peu redondante et la fin (apparemment précipitée par la faute de l'éditeur) est bâclée car trop elliptique, trop rapidement amenée aussi pour que l'émotion s'en dégage. Il fallait finir comme une comédie, mais là on termine un peu en eau de boudin.


Tout cela est regrettable mais n'empêche pas d'aimer ces quelques chapitres admirablement écrits, ce cadre à la fois envoûtant, propice à un romantisme et à des drames idéales à l'intrigue ; La Chartreuse de Parme est loin d'être un essai raté de roman foisonnant mais souffre de problèmes de rythme qui handicapent notamment la seconde moitié (grosso modo) de la lecture et gâchent l'appréciation d'un livre qui démarrait pourtant bien.
Stendhal a su malgré tout éviter la profusion de détails dans les descriptions ; n'a, pour son bien... hormis pour la fin, pas pu allonger certaines parties ou rajouter des chapitres ; son écriture est précise, belle et parfaitement imagée.


Il n'est pas évident de noter un classique dont on admire le style, les intentions l'efficacité toute relative, mais dont on regrette l'inégalité, les bizarreries quant à certains personnages (leur apparition ou leur épaisseur) et la fin franchement ratée. L'ensemble reste globalement positif dans l'impression laissée.


Pas de quoi se sentir emprisonné ou empoisonné... mais pas de quoi non plus se sentir passionné. On s'aime... un peu !

ngc111
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le 19 févr. 2016

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ngc111

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