L’histoire sort du cadre des pèlerins et d’Hypérion pour englober toute l’humanité. La présidente et surtout un deuxième cybride de Keats apparaissent au premier plan. En conséquence l’intrigue est éclatée et passe très fréquemment d’une personne à l’autre, ce qui nuit au rythme, des passages étant vraiment très courts. Surtout que certains sont contemplatifs (surtout le deuxième cybride qui se balade et nous fait part de ses réflexions, qu’il en deviendrait presque énervant ! ) et s’étirent en longueur. L’intrigue plus décousue contraste donc avec la structure bien claire d’Hypérion, avec ces 6 récits racontés entrecoupés du pèlerinage.

Un tome légèrement inférieur, mais largement compensé par les réflexions sur la religion et l’humanité et les révélations. Les pièces du puzzle s’assembler pour dévoiler le plan terrible des IA, celui des humains pour le contrer, ainsi que l’objectif des Extros. La création d’un cybride de Keats, la réplique de l’ancienne Terre, le rôle des Templiers, l’identité de Monéta, la maladie de Rachel, tout est dévoilé. Bien que certaines questions demeurent encore, l’auteur les ayant curieusement éludées…

La réflexion sur la religion pousse à sortir du cadre habituel, d’une divinité toute puissante à l’origine de notre création. Ici les dieux sont crées par des créatures inférieures, humains ou machines. La divinité humaine serait crée inconsciemment, et évoluerait en même temps que celle-ci. Je trouve cette idée très intéressante. Pour l’érudit, il y a déjà eu assez de sacrifices. Un Dieu digne de ce nom ne peut plus exiger de tels actes, il faut arriver à un stade ou Dieu et humains soient à égalités, et se respectent mutuellement. Une vision inversée du sacrifice d’Abraham : ce n’est pas Dieu qui a testé l’obéissance de l’homme, mais l’homme qui a testé Dieu pour vérifier s’il était bien digne d’être honoré.

Les pèlerins se retrouvent confrontés à leurs peurs, leurs désirs, leurs démons. Le consul fait face à ses crimes, l’érudit au sacrifice de sa fille, le soldat à son obsession pour Monéta. Scènes toujours intenses, émouvantes et poétiques. L’histoire nous fait voyager des paysages exotiques et magnifiques, des cités humaines futuristes aux mondes virtuels et étranges des IA.
Enlak
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le 9 déc. 2012

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