/!\ Je vous conseille d'aller voir mon avis sur le précédent opus avant de lire celui-ci, j'y explique des choses que je ne reprends peut-être pas ci-dessous /!\
Après avoir dévoré le premier tome de cette saga de sf, pour lequel j'ai eu un énorme coup de cœur et qui m'a profondément marqué, je me suis immédiatement lancé dans la suite, "La Chute D'Hypérion". J'ai mis un mois pour lire ce roman, mais pas parce que je m'ennuyais, au contraire, je l'ai fait durer un maximum pour en savourer chaque détail, chaque mot. Et, comme pour le premier tome, ce fût une claque incommensurable.
Ce qui change tout d'abord dans cette suite, c'est la trame narrative : tandis qu'"Hypérion" était pour moi un recueil de nouvelles déguisées, dans lequel le passé de chaque pèlerin nous était raconté pour nous présenter l'univers de différentes façons, "La Chute D'Hypérion" en est la suite directe, et les événements qui s'y déroulent se passent sur une même trame narrative (avec quelques flashbacks), et à travers deux points de vue principaux (du moins au début) : celui des pèlerins, et celui de Meina Gladstone et de l'Hégémonie. On se situe là plutôt dans un space opera, que dans le premier tome ou on était dans....je sais pas comment qualifier ce livre en fait.
Au niveau du style de l'auteur, je me suis de nouveau pris une belle claque littéraire : c'est dense, fouillé, et en même temps très accessible.
Ce qui fait de ce cycle un chef-d'oeuvre pour moi, c'est son ambiance. Car l'auteur ne donne pas l'impression qu'il se passe tant de choses a l'intérieur de ses 728 pages, et pourtant.... Je comparerais ce phénomène aux longueurs que l'on peut trouver dans les meilleurs romans de Stephen King : ce sont des longueurs qui nous permettent de nous attacher encore plus à l'ambiance, aux personnages, et reléguer l'action au second plan. Alors oui on peut trouver des longueurs à ce récit si on est pas complètement plongé dedans, mais il me semble difficile de ne pas l'être.
Dan Simmons a créé un monde futuriste extrêmement complexe, avec plusieurs niveaux, plusieurs intrigues, et une multitude de mystères. Certains mystères sont résolus dans ce tome, d'autres non. C'est aussi en partie pour ça que je n'arrive pas à décrocher de cette histoire : les mystères sont nombreux, et quand l'auteur décide de les résoudre au compte-gouttes, on est soit soufflé, soit on ne comprend rien pour mieux être soufflé plus tard dans le récit.
On ne rencontre pas tant de nouveaux personnages dans ce deuxième tome ; on continue de suivre ceux du premier, mais forcément on s'y attache plus, et donc l'empathie que l'on éprouve est d'autant plus grande lorsqu'ils leur arrivent des choses (c'est dur de pas spoiler pfiou). En cela, la fin est GÉ-NIALE, et j'ai vraiment eu l'impression que les 100 dernières pages s'accélèraient pour un final grandiose qui conclut en quelque sorte ce premier dyptique des Cantos d'Hypérion, tout en laissant une grande porte ouverte pour la suite de l'histoire. Je trouve impressionnant le fait que l'auteur se soit laissé autant de scénarios possibles pour la suite de sa saga, et cela ne me donne que plus hâte de la continuer.
Je n'ai que du bien à dire de cette saga et de ce deuxième tome. Pour ne pas trop m'étendre, je vais balancer en vrac des éléments que je trouve unique et qui devrait vous convaincre de la lire :
- la grande diversité des personnages et des cultures, et l'absence notable de racisme dans tout cet univers, ça fait un bien fou (a part pour les Extros et encore, c'est un cas à part).
- les deux principaux thèmes qui traversent l'oeuvre et qui sont en fait son squelette : la colonisation et la religion.
- le Gritche. Juste. Le Gritche.
- la connaissance et le savoir qui transpire de ce bouquin, sur la science, la littérature, la musique, l'architecture...en fait, quand je lis cette saga, j'ai l'impression de faire une lecture complète sur tous les points, et j'ai rarement eu ce sentiment, que ce soit sur un roman sf ou non.
En ayant lu 2 tomes de cette saga, je pense pouvoir dire que c'est la meilleure lecture sf de ma vie, et que les prochaines me feront difficilement le même effet. Il faut accrocher, mais une fois qu'on est lancé dedans, on peut difficilement se séparer des 7 pèlerins et du Gritche. Alors si vous avez peur d'entamer cette saga, lancez-vous, ça vaut vraiment le coup.
Comment vous dire que je vais directement foncer sur la suite, et que je n'ai pas fini de parler de Dan Simmons et d'Hypérion.