Ken Follet est un romancier gallois dont les ouvrages sont souvent teintés d’Histoire ou d’espionnage. Je suis tombé sous les charmes de son univers à travers la lecture de la « trilogie Kingsbridge ». Cette grande fresque m’a complètement transporté tant historiquement, géographiquement qu’émotionnellement ! Quel plaisir ce fut quand j’ai appris l’existence d’une autre trilogie intitulée Le Siècle. Tout un programme ! Je me suis donc empressé de m’offrir le premier tome La Chute des géants…
L’intrigue débute au pays de Galles en 1911. On y découvre la société locale faisant cohabiter des mineurs et les aristocrates qui les dirigent. Puis l’intrigue s’élargit et nous fait pénétrer des salons dans lesquels se mêlent hommes politiques et ambassadeurs. On y assiste à la montée inéluctable des tensions vers une guerre que le monde n’a encore jamais connue. C’est cette période majeure de l’Histoire que nous fait vivre l’auteur à travers le destin de tout ce petit monde…
La première guerre mondiale est au centre de l’histoire. Le début de la trame précède le conflit et se conclut après l’armistice. La narration ne se contente pas d’évoquer cet événement majeur sur la durée, elle le couvre sur une grande zone. En effet, nous naviguons entre la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et les Etats-Unis. La richesse de l’intrigue est donc historique et géographique. Elle est également sur le plan social tant la variété de profil des protagonistes nous permet de vivre ce moment difficile à travers des regards très différents. Même si je ne suis pas un spécialiste – très loin s’en faut – de cette période, je ne peux m’empêcher d’être admiratif de la qualité documentaire de l’ouvrage et de la maestria de l’auteur à mêler fiction et Histoire.
Le scénario est d’une rare densité. Il est prenant du début à la fin. Les rebondissements sont nombreux. L’auteur prend le temps de nous immerger dans les différents lieux et de nous faire découvrir les personnages. Cela intensifie notre investissement émotionnel dans l’intrigue et dans les destinées qui nous y sont comptés. Cette construction patiente ne se fait pas au détriment du rythme et de l’intensité narrative bien au contraire. Je me dois de signaler le talent d’écrivain pour arriver à faire vivre autant de protagonistes et d’enjeux sans nous perdre et sans faire jamais notre curiosité et notre concentration.
Pour conclure, ce roman est passionnant. Le parcours de cette période historique aux quatre coins du monde était vraiment prenant. Je vous le conseille vivement. J’ai hâte de découvrir le devenir de tout ce petit monde dans L’hiver du monde. Mais cela est une autre histoire…