Alors qu’elle passe habituellement les vacances d’été à Nagano, Lina est envoyée dans la Vallée des brumes où une connaissance de son père l’attend. Accueillie par une vieille femme au caractère épouvantable, Lina comprend rapidement qu’elle ne passera pas l’été à s’amuser. Grand-mère Picotto entend bien la faire travailler pour gagner sa pitance. Au fil des jours et des lieux où elle est envoyée travailler, Lina découvre que la Rue Extravagante n’abrite que quelques résidents permanents, descendants de sorciers qui, tous, vivent sous l’adage :



Qui ne travaille pas ne mange pas !



La cité des brumes oubliées et Le Voyage de Chihiro sont clairement deux œuvres différentes qui n’ont que peu de choses en commun : un univers magique, une fillette pleurnicheuse, un grand-mère acariâtre, une pièce surchauffée, un florilège de personnages aussi divers qu’attachants. Là où Miyazaki inscrit son film dans le folklore japonais tout en incluant de nombreuses références occidentales, Sachiko Kashiwaba encre son récit dans la culture occidentale dont la littérature a accompagné son enfance, développé son imaginaire et donné le goût de la lecture et de l’écriture.


L’écriture intemporelle et le lexique rendent la lecture accessible dès que l’enfant est capable de lire seul de façon fluide. Alors que le film, lui, ne passe pas toujours facilement auprès des plus jeunes : les esprits et divers créatures pouvant paraître effrayantes. Après la lecture, Gabrielle et moi avons pris le temps de regarder le film. Ce film est vraiment très beau mais je n’arrive jamais à être complètement séduite par l’ambiance parfois horrifique. Par contre Gabrielle, qui ne l’avait vu qu’une seule fois, et n’en gardait aucun autre souvenirs que celui d’avoir eu peur – sans doute était elle trop jeune – a vraiment apprécié même si elle n’aime pas Kaonashi, le sans-visage, dont le comportement est assez déroutant et dégoutant.


La cité des brumes oubliées est au final un roman fantastique où la magie prend une place importante mais laisse s’exprimer de belles valeurs plus humaines : récit initiatique, il fait appelle à la sensibilité et à la générosité pour venir en aide à son prochain. Lina apprend de son expérience et de ses rencontres qui lui permettent d’acquérir la maturité et l’autonomie qui lui faisaient défaut. C’est une lecture qui séduira toute la famille pour peu que l’on prend le texte comme une œuvre à part entière. Il est dommage que le récit soit si court car, comme Lina, on aurait aimé que ce moment dure un peu plus longtemps.


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Ladythat
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le 3 mars 2022

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