La Cité des jarres par BibliOrnitho
Un vieil homme est retrouvé assassiné chez lui, le crane en morceau. Erlendur et son équipe sont sur place. Ils découvrent rapidement que la victime n’était pas un ange : le disque dur de son ordinateur est rempli de films porno parmi les plus sordides. Ambiance…
Alors qu’il passe le bureau de Kolberg au peigne fin, notre Maigret scandinave découvre une photo de la tombe d’une fillette décédée trois décennies plus tôt à l’âge de quatre ans. L’atmosphère déjà bien lourde se dégrade encore lorsque l’enfant est identifiée et que la brigade criminelle eut reconstitué la brève existence de celle-ci : conçue à la suite du viol de sa mère par Kolberg, elle mourut dans sa quatrième année, emportée par une tumeur cérébrale.
Sordide ! Conforme à ce que la quatrième de couverture laissait craindre. Et pourtant, cette première enquête traduite en français est passionnante. Les nerfs d’Erlendur sont soumis à rude épreuve : cette enquête l’affecte profondément et titille sa fibre paternelle. Il ne cesse de s’inquiéter pour sa propre fille Eva Lind, toxicomane. Mais la force extraordinaire de cet ours solitaire, obstiné, intuitif et usé par des années de métier protège le lecteur : le commissaire fait le dos rond, encaisse les coups à notre place, les digère et en restitue une version étonnamment sobre des événements, décrits avec une grande froideur et beaucoup de distance par l’auteur. Une écriture simple et alerte que j’ai trouvé particulièrement intelligente donnant une certaine légèreté à l’insoutenable.
Une enquête très bien menée, parfaitement crédible mettant en scène des personnages complexes, bigarrés et survivant dans une Islande omniprésente. Certainement mon livre préféré parmi les cinq déjà lus de cet auteur.
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