Publié sur L'Homme qui lit :
J’ai débuté la lecture de La cité des miroirs avec des sentiments assez ambivalents : le plaisir immuable de me lancer dans une nouvelle aventure, et de découvrir un roman dont le résumé m’avait beaucoup plu sur le site de l’éditeur, qui entraient en collision frontale avec un court prologue un peu lourd, écrit dans le style d’un texte religieux, et qui m’a rapidement permis de comprendre que je rentrais dans une trilogie… par son dernier tome !
Passés les premiers chapitres d’un roman fleuve de plus de 800 pages, il fallait que je me rende à l’évidence : j’en avais pour un sacré moment, mais j’allais adorer.
Je serai tenté de parler de science-fiction pour caractériser ce livre, un genre un peu fourre-tout qui en général me rebute, mais je ne suis pas assez fin connaisseur pour être certain que ce soit adapté. L’auteur lui, parle de « speculative fiction » pour caractériser cette trilogie à mi-chemin entre une saga sur les vampires et une épopée post-apocalyptique comme dans la célèbre série The Walking Dead.
Une chose est sûre, même sans avoir lu les deux premiers tomes : autour de ces dernières années, un scientifique américain, Tim Fanning, s’est fait contaminer par un virus lors d’une expédition dans la jungle. A l’avenir, cet homme deviendra Zéro, sorte de vampire ayant projeté un funeste destin sur le monde. De ce qu’on comprend d’épisodes que le roman ne détaille pas, et qu’on imagine faire parti des deux premiers tomes, douze détenus extraits du couloir de la mort ont servi de cobaye dans un projet de recherche du gouvernement afin de tester des formes modifiées du virus. Ils se feront appeler Les Douze.
Suite à l’expérience, et pour essayer de résumer rapidement, le virus s’est propagé sur Terre, tuant des milliards d’individus, en contaminant un paquet d’autres qu’on appelle les virules, et qui ne sont pas très très sympas… Dans ce troisième tome, les virules semblent avoir disparus, Les Douze ont été tués par Amy, et finalement les derniers survivants se sont organisés en quelques poches de population qui tentent de reprendre une vie normale. Ambiance The Walking Dead garantie.
Sauf que Fanning, le monstre à l’origine de tout, qui trône dans un New-York vide d’habitants, a mis au point un plan visant à tuer Amy, dernier espoir d’une humanité au bord de l’extinction.
Je suis mort et j’ai été ramené à la vie, la plus vieille histoire du monde. Je suis revenu de la mort et qu’ai-je contemplé ? J’étais dans une pièce baignée de la lumière la plus bleue qui soit – un bleu pur, céruléen, le bleu qu’aurait le ciel s’il était marié à la mer.
Ce bouquin est bluffant, et il faut s’accrocher ! Outre le fait que l’histoire soit bien écrite, et bien traduite, j’ai été totalement absorbé par les différentes parties du récit, avec une mention toute particulière au récit du souvenir qui hante Fanning, qui serait presque un roman dans le roman. C’est une histoire finalement pas tant « fantasy » que ça, car il s’agit avant tout du destin d’un groupe d’hommes et de femmes qui tentent de survivre, de faire durer l’humanité, face à une menace aussi folle qu’effrayante. J’avais débuté ce livre avec des sentiments troubles, mais je l’ai terminé avec un sentiment très clair : la tristesse de devoir me séparer de ces personnages auxquels je m’étais attaché au fil de ces heures de lectures. C’était long, mais c’était génial !