Un voyageur de la haute société est invité à assister à l’exécution d’un condamné dans une colonie pénitentiaire. Le supplice doit durer six heures : une machine, composée d’un lit, d’une traceuse et d’une herse, inscrit dans son corps un commandement auquel il a manqué. Le corps est retourné jusqu’à être percé de part en part avant d’être jeté dans une fosse. L’officier, vénérant cette machine d’un raffinement monstrueux, veut convaincre le voyageur de la grandeur de cette machine que le nouveau commandant voudrait voir disparaître. Face au peu de réaction du voyageur qui pourtant prétend dénoncer ce système au commandant, l'officier relâche le condamné et passe lui-même sous sa machine qui se détraque et le transperce en quelques minutes.
Ce récit d'une horreur indescriptible a le mérite de proposer une métaphore sous-jacente :
en effet, les inscriptions tracées sur les corps sont illisibles car labyrinthiques, faits d’ornements s’entrecroisant. L'auteur évoque ainsi les méandres de l’écriture, qui, d'après lui, n’accouche d’elle-même que dans la douleur et le supplice...