La compagnie des glaces. Premier tome d'un long convoi sur chemin de fer dont la longueur ne fera pas moins de 62 wagons mis bout à bout.
Nous sommes là dans un futur apocalyptique. Suite à un grave incident interplanétaire, la Terre a été frappée par un nouvel âge glaciaire. Principal moyen pour les survivants de continuer à se côtoyer, devenu quasiment le seul par la suite, le rail. Des compagnies de chemin de fer se partagent donc le monde, ou ce qui en reste. Quelques décennies plus tard, ce sont des conflits de territoires qui éclatent entre elles. Peu à peu, le monde devient plus difficile, comme si le climat glacial ne suffisait pas. Mais demeurent des vestiges du passé : les humbles travailleurs qui triment pour survivre et les nantis qui profitent de leurs richesses thésaurisées sur le dos des besogneux. Chacun ne survit pas de la même manière. Mais qui sont donc ces mystérieux hommes roux qui travaillent dans le froid mortel à l'extérieur des dômes d'habitation ? Comment font-ils pour vivre dans ces conditions ?
G.-J. Arnaud a planté dans ce premier tome le décor immaculé d'une immense fresque glaciaire. Au sein d'une société étouffante où la sécurité contrôle la vie des individus modestes, certains aimeraient connaître le dessous des cartes. A leur risques et périls. Pimenté de scènes érotisées, son récit multiplie les mystères. Comme il apparaît délicat, pour le personnage principal, un modeste glaciologue de deuxième classe, de faire confiance à un système qui semble vouloir l'écraser. La tension dans cette société totalitaire broie les individus trop curieux. Un peu à la façon du roman 1984.
C'est glaçant.