Il est rare que j'achète un livre au hasard, sans avoir entendu parler de l'auteur. Je crois en une certaine prédestination de l'art, et si le titre d'un livre ou d'un film revient plusieurs fois vers moi au cours de mon existence, c'est que je dois le lire. Je n'en suis alors pas déçu.
Mais cette fois c'est en déambulant dans une librairie d'occasion que ce livre a arrêté mon regard pour son titre "La condition pavillonnaire". C'est exactement le genre de sujet et d'environnement que j'adore, et même si je ne connaissais pas l'autrice, je l'ai pris. Quelle erreur.
Je ne pense pas que je m'attendais à une révélation, mais au moins à une lecture de plaisir, pour citer Barthes. Rien qu'avec son titre et son résumé (qui ose parler de "Madame Bovary moderne"), j'étais emballé. Mais il ne s'est produit que du vide. Pas une étincelle de plaisir, malgré quelques tournures de phrases, mais il fallait tourner trop de page pour en découvrir.
Sophie Divry patauge entre Les Choses de Georges Perec (ses paragraphes sont des énumérations, des listes sans substance) et Connemara de Nicolas Mathieu (ses personnages semble dévitalisés).
La narration à la deuxième personne du singulier était osée, mais c'est probablement le plus gros raté de l'oeuvre. Dans un livre, comme dans l'art, c'est la forme qui détermine le fond. J'en ai désormais la preuve.