Dans cette comédie burlesque, Ignatius J. Reilly, un antipathique et anticonformiste anti-héros va, à l'instar du nouveau hobbie préféré de sa pauvre mère, se transformer en (grosse) boule de "bouligne", pour reprendre l'orthographe rafraîchissante de Toole, et réussir un véritable strike en chamboulant la vie de toutes les infortunées quilles qui se trouvent dans sa trajectoire.
Parmi les quilles en question, entre autres, un Noir sans papier payé au lance-pierre et son éternel nuage de fumée, une tenancière de bar sans foi ni loi, racoleuse à ses heures perdues, un dandy homosexuel extraverti, un vendeur de saucisses ambulant, un patron de firme en berne flanqué de sa femme au cerveau ramolli par l'oisiveté ET de sa planche d'exercice (qu'il ne faut pas mêler à tout ça !), un agent de police trop zélé et pas vraiment chanceux, et un vieil anti "communisse", se partagent la vedette. A priori, aucun lien entre ces personnages. Jusqu'à ce qu'ils rencontrent Reilly...
Des scènes loufoques, mais au combien bidonnantes (la croisade pour la réhabilitation des maures gagne sans nul doute ma préférence), nuancées (fortement) par leur interprétation (très personnelle) d'Ignatius ainsi que par les tirades fortement bien construites (et toujours aussi hilarantes) de ce dernier, font de la lecture de cette comédie un véritable plaisir et divertissement.
Même si, pour ma part, les 100 premières pages ont eu du mal à m'accrocher, je ne regrette pas d'avoir persévéré, car ce fut un vrai régal et je pense que La conjuration des imbéciles fera partie des très rares livres que je lirai une seconde fois, tellement chaque phrase est pleine de sens, d'esprit et d'humour grinçant.