Une nouvelle de Pouchkine, auteur russe que je ne connais pratiquement pas.
Et ce n'est pas cette nouvelle qui va m'encourager à poursuivre cette découverte …
Deux choses avaient attiré mon regard sur cette nouvelle. La première est que le traducteur est Prosper Mérimée que je ne voyais pas vraiment en traducteur. En plus, sachant que les éditeurs retiennent cette traduction encore aujourd'hui, c'est que la traduction devait dégager un certain talent. La deuxième, c'est le petit air fantastique de la nouvelle …
Oui mais voilà, à la lecture, je constate que le petit air fantastique est quand même très atténué par le fond de l'histoire qui parle surtout de joueurs impénitents qui gagnent (rarement) ou perdent (souvent) de grosses fortunes et cherchent toujours à se refaire en trouvant la fameuse martingale. À défaut, en trichant comme dans les saloons des westerns.
Mon éducation et mes goûts ne m'ont jamais permis d'approcher ces milieux -là et je dirais aujourd'hui que rien ne m'y attire. Si, une fois, j'ai rencontré un joueur et je ne résiste pas au "plaisir" (très discutable, j'en conviens) de l'évoquer.
Un jour, dans une usine, je me suis rendu compte du niveau d'instruction et d'intelligence d'un de mes ouvriers pas du tout en rapport avec la réalité de son travail de manœuvre. Toujours à la recherche de talents susceptibles d'évoluer dans la ligne hiérarchique, j'ai eu un entretien avec lui où il m'a dit tout net que son unique passion dans la vie était le jeu et que chaque fois qu'il le pouvait, il allait retrouver des cercles de jeu. De plus, son salaire était bloqué par sa banque (pour éponger des dettes, je suppose) et qu'il n'avait aucun intérêt à gagner plus. Ayant parfaitement conscience de sa passion (son vice ?), il se contentait désormais de ce que la banque lui laissait et qu'il jouait dès qu'il avait un jour de repos. J'avais déjà peu d'appétence pour les jeux de hasard et là je touchais du doigt un monde inconnu, quelque chose de pas fun du tout, qui faisait froid dans me dos, quelque chose de répulsif alors que le cinéma ou la littérature avait tendance à l'embellir ou à en donner les couleurs d'une passion positive ou a minima plaisante, même si en filigrane, on peut parfaitement retrouver cet aspect "pas fun du tout ou répulsif".
Donc, j'ai lu "la dame de pique" (43 pages ne sont pas la mort du petit cheval) mais n'ai pas accroché du tout. En effet, un joueur froid et déterminé, va utiliser tous les moyens possibles pour obtenir la fameuse martingale que détient une vieille dame, ancienne joueuse elle-même. Je n'y ai vu qu'un intérêt très limité même si la morale finit par l'emporter.
La note que je mets, 4, ne reflète en rien la qualité du livre sûrement très bien, par ailleurs. Juste le fait que ce n'est pas un livre pour moi.