Quand Helen Graham s'installe seule avec son fils dans le manoir de Wildell Hall les rumeurs vont bon train dans la voisinage. La narrateur, Gilbert Markham, intrigué par cette mystérieuse jeune femme commence à tomber sous sont charme et cette dernière fini par lui révéler son secret.
Ce roman est avant tout une romance, ou plutôt plusieurs romances, bien souvent malheureuses. Mais ces histoires d'amours permettent de mettre en lumière les injustices faites aux femmes et les différences de traitements entre les deux sexes à cette époque.
Grâce au journal de Helen puis à ces lettres nous avons un point de vue masculin puis féminin sur cette histoire. Ce procéder permet à l'auteur d'aller en profondeur dans les rapports homme-femme de son époque.
Pour le personnage de Huntington, la mari alcoolique d'Helen, Anne Bronté s'est inspirée de son frère Branwell qui sombra lui-aussi dans toute cette spirale autodestructrice. Elle décrit de façon incisive et réaliste les affres de son personnage. Et on sent percer une volonté réformatrice.
J'ai été extrêmement surprise par la modernité du propos. Les personnages d'Anne Bronté se positionnent parfois avec des idées féministes très avancés. Certain passages décrivent des scènes de cruauté morale extrêmement réaliste et les réactions d'Helen préfigures le divorce légitime. On comprend donc pourquoi la force du personnage d'Helen et la modernité du propos a pu choquer. Ce livre a était peu publié à l'époque et est maintenant beaucoup moins connu que les autres ouvrages des sœurs Bronté.
C'est dommage car il vaut vraiment le détour !
Challenge classique 2016