Quelques années après une guerre avec les pays de l’Ouest qui a décimé le royaume de Gernie, Jamère, fils d’un aristocrate anobli par le roi pour son courage au combat, doit à son tour être éduqué avec les principes militaires enseigné par son père. Pourtant, les Ocellions, un étrange peuple, transgresse les nouvelles frontière de l’Est du royaume de Gernie.
Grand fan d’héroic fantasy, je m’attendais à un amuse-bouche plein de piquant, des personnages charismatiques, de la vie dans les lieux, beaucoup plus de magie, un héros déchiré entre 2 modes de vie, 2 visions de la vie. Mais non, Robin Hobb a fait le choix d’un amuse bouche plus lent. Les talents de l’écrivaine ne sont plus à prouver mais je m’attendais à plus de punch dans ce premier tome.
Manquant à ce volet, ce sont des enjeux. Le héros voyage çà et là et parfait son éducation sous les ordres de son père mais certains passages manquent de réflexion de Jamère. Pour exemple, je prendrais le moment où il voyage en bateau de Grand-Val à Tharès-La-Vieille. Notre héros remarque la vue d’une forêt dévastée par les Hommes pour les besoins de production en bois de la capitale. Jamère est juste attristé par ce paysage mais on ne ressent aucune volonté de choisir une autre voie. Il obéit pourquoi son père lui dit de faire. C’est aussi ce manque d’interrogation du jeune aristocrate qui se fait trop ressentir.
Toutefois, ce livre s'intègre à une saga et une évolution du personnage se fera certainement par la suite. Je comprends bien la nécessité d’installer un personnage fragile et naïf pour le faire grandir les tomes suivants. Mais de plus grands indices qui montrent un déchirement, une remise en cause de son éducation et de son système politique auraient été les bienvenus. Même si je ne vais pas lire la suite tout de suite, l’évolution de Jamère dans ce monde qui l’interroge et moi avec méritera toutefois le coup d’œil. Jamère est encore jeune...