Les larmes du rire coulèrent sur les joues à peine sèches de celles de la douleur...

Trouvé sans le chercher dans une librairie d’occasion, c’est pleine de doutes et de préjugés que j’ai commencé cette lecture… et c’est convaincue par l’ouvrage que je l’ai terminé. Si le fait que FOENKINOS soit un auteur des plus en vogue en ce moment m’a bien refroidie, les doutes ont été passagers, tant son écriture m’a séduite. Les critiques envers le livre, des plus acerbes notamment sur Babelio, m’ont surprise, tant j’ai été charmée par le phrasé subtile et pourtant simple de l’auteur. En voici un exemple: « Les larmes du rire coulèrent sur les joues à peine sèches de celles de la douleur. » C’est direct, les mots ne sont pas compliqués, et pourtant font sens avec poésie.


Ce livre est a priori assez banal et rassemble les clichés de la nouvelle scène littéraire française: une histoire d’amour parfaite, une femme irréprochable, un deuil impossible. La dépression est là, on est en décembre, le livre aurait pu s’appeler « Tristesse » au lieu de « Délicatesse ».


Mais FOENKINOS a su se montrer malin dans son scénario. Je me suis attachée à cette femme si admirable, j’ai décelé les failles dans la perfection, et ai été intriguée par son histoire. L’auteur allait-il oser le sacrilège de sacrifier l’Amour perdu sur l’autel du « c’est la vie, il faut avancer »? Et si oui, comment en faire une histoire digne d’être lue?


Ma curiosité fut comblée vers les 3/4 de l’ouvrage, et je dois admettre que c’est lorsqu’on comprend que l’héroïne cédera à ses pulsions que l’on s’ennuie le plus. Si le début du livre m’avait enthousiasmée, j’ai trouvé que la fin manquait de charme et tombait dans la banalité. J’aurais aimé que la femme parfaite chute de son piedestal avec davantage de grâce, de délicatesse justement, dans le scénario. Dommage, pour un ouvrage qui m’avait paru si attachant.


Mais cette fin un peu bâclée à mon goût n’entache pas complètement un bilan qui restera positif. Le style est agréable, léger à lire et pourtant soigné. L’héroïne est charismatique, les personnages secondaires bien travaillés, le décor cohérent et bien planté.


Le début de l’histoire m’a beaucoup plu, vous l’avez compris, et je trouve que la quatrième de couverture représente bien l’écriture tendre et attachante de l’auteur.


En conclusion, un ouvrage agréable, lu rapidement, qui m’a permis de me défaire de mes préjugés sur l’auteur.

Créée

le 9 mars 2018

Critique lue 158 fois

Critique lue 158 fois

D'autres avis sur La Délicatesse

La Délicatesse
Reka
2

Critique de La Délicatesse par Reka

Précepte premier : ne pas lire la quatrième de couverture(*) de ce fichu bouquin. (*) « François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale...

Par

le 19 mars 2011

28 j'aime

3

La Délicatesse
Diothyme
4

Je suis venue te dire que je m'en vais...

Cher David, Je t'écris aujourd'hui pour te faire part de ma profonde déception, mon petit cœur est tout meurtri de ce que tu lui as fait subir. Pourtant quand je t'ai connu, encore jeune et frais,...

le 7 oct. 2012

25 j'aime

12

La Délicatesse
-Valmont-
2

Aux frontières du grotesque

Je me disais, en lisant, en tentant de lire cette niaiserie que je me fais toujours un point d’honneur primo à lire jusqu’au bout les livres qu’on me prête, secundo à rester courtois, c’est-à-dire à...

le 3 avr. 2018

21 j'aime

21

Du même critique

Le Pays de la liberté
Au_Baz_art_des_Mots
4

Déception écossaise

J’avais lu auparavant « Les Piliers de la Terre« , du même auteur, et malgré quelques longueurs , je l’avais beaucoup aimé. Dans le cadre de mon challenge écossais, je me suis lancée dans la lecture...

le 9 mars 2018

1 j'aime

Faërie
Au_Baz_art_des_Mots
6

Un classique destabilisant

Il était une fois une ferme au bord d’une grande forêt verdoyante. Une famille reconstituée, qu’on peut qualifier de bobo, emménage pour se créer un nouveau départ. Entre la crise d’adolescence de...

le 2 mars 2018

1 j'aime