C'est le roman de la rentrée littéraire qui m'a attiré en premier. Je suis toujours très curieuse de cet exercice de style qui consiste à se mettre dans la tête d'un tyran de la pire espèce.
Dans ce roman Yasmina Khadra raconte les dernières heures de Khadafi, le dictateur libyen mort en 2011. Le roman est du point de vue de ce dernier et nous plonge dans la démesure de cette homme. On entre dans son intimité aux cotés de ces démons et de ces blessures d'adolescent qui le hantent.
Les échanges avec ces quelques fidèles sont l’occasion de réflexions sur le totalitarisme, l'embrigadement et le fanatisme. Certains passages sont d'une grande lucidité. On a des descriptions des dernières actions du dictateur mais aussi de ces dernières pensés. On est tour à tour horrifié, peiné et scandalisé. Et puis on se rappel que ce n'est pas qu'un roman et que ce personnage a existé. C'est alors parfois glaçant....
C'est un roman rythmé servi par une plume relevée et qui se lit d'une traite. Jusqu'à la dernière phrase, d'une ironie cinglante, on est pris dans ce tourbillon de démesure et de haine qu'est l’âme du dictateur. C'est un voyage dont on ne ressort pas complément indemne.