A nouveau, je ressors quelque peu mitigé de ma lecture de Blackwater. Si ce tome deux relève le niveau sur certains points qui péchaient dans le premier, il demeure tout de même un livre franchement moyen.
Tout d'abord, Michael Mcdowell prend enfin le temps de donner un peu de corps à ses personnages. Sister, en premier lieu, qui décide enfin de s'affirmer et de prendre en main sa vie, Queenie l'insupportable belle-soeur de James qui vient créer un peu de remue-ménage... En plus d'approfondir légèrement certains personnages, et d'en amener de nouveaux, cet épisode a également le mérite de décentrer légèrement l'intrigue jusque-là uniquement focalisée sur Elinor. Quelques rares passages trouvent grâce à mes yeux comme (attention spoiler) le démembrement du petit John-Robert, réussi par son côté graphique et sans concession.
Mais malgré ces petites améliorations, l'impression que m'a laissé ce tome deux est un long tunnel d'évènements attendus, assez peu intéressants et mis bout-à-bout sans grande cohérence ou subtilité. Encore une fois, je regrette le manque de conséquence des quelques très rares interludes fantastiques sur le reste de l'histoire : Zaddie voit littéralement la fille d'Elinor se transformer en petite créature de rivière abominable, sans que cela ne soit re-évoqué une seule fois par la suite. Ces moments fantastiques viennent finalement habiller de manière maladroite et un peu forcée ce récit banal, tels une très jolie cravate sur un vieux pyjama.
Le style d'écriture reste plat, sans figure de style cherchant à tout prix une rapidité et une efficacité, donnant un goût à Blackwater de série télé moyenne qu'on regarde sans déplaisir, mais sans saveur particulière. Le dernier chapitre laisse tout de même entrevoir une évolution horrifique qui serait vraiment la bienvenue pour redonner un coup de fouet à cette histoire qui peine à trouver mon intérêt jusqu'ici.