La Disparition
7.1
La Disparition

livre de Georges Perec (1969)

Avis pas original produit sans un vocal pourtant courant (vu qu’il a "disparu") :wink:

Qui a disparu ? "Un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal". On voit tous à quoi ça a rapport. Oubliant un noyau du roman (blanc avant tout grammatical), G.P. s’affranchit pourtant sans faillir du lourd carcan qu’il subit. Voilà un tabou loin d’amoindrir la narration, la dynamisant plutôt : on applaudit à l’art du scriptant ! Parlant moult fois via dictons latins ou par un bout d’anglais, jargons moins ardus d’utilisation ; dominant un logos imposant ou du moins fort nourri (un logos normal n’aurait jamais suffi !) ; ayant plus d’un tour dans son sac pour garantir la signification du tout (ainsi, chacun ayant fini son roman saura pourquoi on voit moult "laps", "cinq à six", ou un tic pour "vingt-huit") : s’ajoutant à tout ça, un corpus à transpositions partant d’un amas à troubadours connus, où l’on rugit d’admiration (mais trop d’accumulation pourrait finir par assoupir un lisant hâtif) : sans dubitation, G.P. n’a pas à pâlir du travail qu’il a accompli.


La narration suit, grosso modo, un parcours allant ainsi : Anton Voyl, un gars qui dormait mal tant un travail pictural portant autour du "rond pas tout à fait clos" l’absorbait, a disparu d’un coup alors qu’il paraissait à un iota du but qu’il poursuivait. Amaury Conson, son ami, voulait savoir où, quand, pourquoi. Suivant un mot du journal d’Anton, il trouva un avocat marocain, Hassan Ibn Abbou, qui connut un sort non commun (no spoil). Alors joint par Douglas Haig Clifford, Olga Mavrokhordatos puis Arthur Wilburg Savorgnan (plus cinq ou six avatars plus ou moins importants), il agit pour fuir l’intox au profit du vrai, pour abolir la mystification qu’Anton a subi. D’autant plus qu’un obscur assassin s’abat sur l’amas social autour d’Anton... Au fil du roman (aux longs flashbacks) apparaîtront pas mal d’indications quant à l’imbroglio. La narration fait plutôt "roman à flic", contribuant à ravir la motivation du lisant.


Un roman magistral donc, pas banal du tout, à offrir sans limitation, mais pour un public ayant l’initiation aux bouquins ardus.

Créée

le 13 janv. 2017

Critique lue 899 fois

29 j'aime

Critique lue 899 fois

29

D'autres avis sur La Disparition

La Disparition
reno
9

Critique de La Disparition par reno

Vingt-six chapitres, dont il manque le cinquième, rassemblés en six parties dont il manque la deuxième. Le manque est à l'œuvre dans cet étrange ouvrage. Le « e » en est la victime. Cinquième lettre...

Par

le 27 oct. 2010

33 j'aime

5

La Disparition
ChevalierPetaud
9

Avis pas original produit sans un vocal pourtant courant (vu qu’il a "disparu") :wink:

Qui a disparu ? "Un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal". On voit tous à quoi ça a rapport. Oubliant un noyau du roman (blanc avant tout grammatical), G.P. s’affranchit...

le 13 janv. 2017

29 j'aime

La Disparition
Electron
7

La loi du Talion

Par GP, l’original scribouillard français (1936-1982), voici La disparition (1969), roman assumant un choix ahurissant. Un pari ? Qui sait. Pour tout savoir sur GP, consultons SC ou wiki. La...

le 9 mars 2018

21 j'aime

15

Du même critique

T'as vu
ChevalierPetaud
7

pk tan de n

Je comprends que Fatal Bazooka n'ait pas une image très positive : matraquage à la radio, (trop grand) succès auprès des jeunes (prenant généralement le sens des paroles au pied de la lettre),...

le 24 juin 2014

12 j'aime

4

Breaking Bad
ChevalierPetaud
8

CaSSe VILaIN

AVERTISSEMENT : Pour ceux qui n'ont pas compris, ce n'est pas mon clavier qui a un problème, c'est juste que j'ai écrit cette critique avec seulement les intitulés des éléments dans le tableau...

le 9 mars 2016

10 j'aime

3