Roman ? Roman historique ? Essai historique ?
Peut importe en fait ; à travers ce livre Olivier Guez nous emmène sur les traces de Mengele un monstre sanguinaire nazi à travers sa fuite éperdue en Amérique du sud.
Le sujet du livre est passionnant, la force de l'auteur est à mon sens d'avoir bien cerné la psychologie de l'ancien médecin d'Auschwitz.
On suit un homme banal, quelconque mais qui, comme beaucoup de petites gens a profité du régime nazi pour montrer en grade, mettre en pratique ses théories nauséabondes et prendre goût au pouvoir de vie ou de mort sur les autres.
On suit un homme apeuré dans un monde qui n'est plus le sien, on suit un homme perdu dans l'Amérique du sud des années 50 et 60 avec ses régimes autoritaires (Péron et Strossner) qui protègent les criminels SS (on y croise également Eichmann lui aussi traqué et bientôt arrêté par le Mossad). On en arrive presque à avoir pitié pour ce vieillard qui tombe dans la déchéance et la paranoïa, une peur folle d'être fait prisonnier.
Olivier Guez décrit bien cette traque, cette descente au enfer dans une atmosphère moite et humide des zones les moins hospitalières d'Amérique du sud, du soutien important dans il bénéficie au début de la part d'anciens nazis jusqu'à la solitude de celui qui n'a plus que l'appui de sa famille qui gère l'entreprise florissante en Allemagne.
Toute cette période trouble de l'après guerre (guerre froide, création de l'Etat d'Israël, retour en grâce des anciens nazis aussi bien en RFA qu'aux Etats Unis).
Un livre intéressant plus pour son sujet et son traitement par l'auteur que par sa valeur purement littéraire