Quiconque a déjà entendu un enfant raconter une histoire se souvient de l'effroi de devoir s'y retrouver dans la somme de détails inutiles qui enveloppe le récit. C'est un peu le sentiment que j'ai eu ici.
Toute la 1ere partie n'est qu'une longue suite de trajet, saut de puces et autres installation dans différents quartier de l'Argentine, du Paraguay et du Brésil. En dehors de nous expliquer que le personnage passe d'un point A à un point B, qu'il rencontre X ou Y, qu'il est stressé, arrogant, énervé... Nous n'apprenons rien ou presque.
C'est le principal reproche que je fais à ce roman. On reste très extérieur, on apprend rien ou presque de qui est Mengele, d'où il vient, son enfance, ses études, son ascension dans l'horreur des camps de concentration, sa déchéance et ce qu'il ressent en devenant une bête traquée. On observe un bougre bougonnant, mai rien n'est dit de lui à part son itinéraire. On sait vaguement qu'il a une moustache, un front proéminent, des incisives écartés. Qu'il a été marié, qu'il a un enfant. C'est a peu près tout.
L'impression de lire une notice de médicament. C'est, je pense, lié à la difficulté à comprendre si on est dans un récit journalistique/d'histoire ou un roman. La forme romanesque est celle choisi par l'auteur. Mais on a l'impression qu'il a peur de toucher à son matériau de base qu'est l'énorme recherche documentaire qu'il a fait.
On se retrouve avec un roman aussi froid qu'un article d'encyclopédie, la synthèse en moins.
C'était peut être de la fascination morbide, mais j'aurais aimé en savoir plus sur ce Josef Mengele. Quitte à n'avoir que des suppositions, des hypothèses bref, une vision d'auteur. Rien de tout ça ici. Domage.