Les Seigneurs des Runes : La Douleur de la Terre.

Fichtre, mais qu'avons nous là ? Un roman potelé, drapé de blanc, relégué dans les bas-fonds des étalages de cette bonne vieille Fnac.
Il faut dire que ça n'a clairement pas la classe granguignolesque d'un "Abraham Lincolm : Chasseur de Vampires", et il n'y a même pas de petite culotte sur la couverture.

Malgré tout, intrigué, je tends mes petits doigts boudinés vers l'ouvrage, pour découvrir qu'il n'est que le premier d'une fratrie de six tomes du prodig(u)e David Farland.
Maman m'avait pourtant dit de ne pas laisser traîner mes doigts n'importe où, et le lapin rose des portes de metro avait surenchéri... à peine touché, voilà que ces sales bêtes me tombent dessus, les crocs saillants.

Je me retrouve mordu, et ponctionné d'environ 45 euros.

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La Douleur de la Terre narre l'histoire de Gaborn Val Orden, prince atypique dans le monde sévère des Seigneurs des Runes. L'ouvrage est acclamé pour la cohérence et l'intelligence de son système de magie, où par le biais de runes, les individus peuvent l'un à l'autre se faire dons d'attributs (dans le sens rôlistique du terme : Force, Endurance, Intelligence, Voix, Vue et compagnie).

Seulement voilà, le transfert n'a rien à voir avec la pirouette d'Actarus, il s'agit d'un Don, hideusement complet, qui laisse le donneur terriblement faible et apauvri, qu'on enferme dans un donjon afin d'assurer sa protection et qu'on nourrit à la cuiller.

Autant le dire tout de suite (et il serait temps), le livre est dur, cruel. On nage dans la Dark Fantasy - qui a pourtant le mérite de ne pas servir à assouvir la libido de l'auteur, hein, Terry Goodkind, j'alimente ma vendetta personnelle, mais c'est fou ce que les pantalons tombent facilement dans tes bouquins à toi - mais la rédaction reste propre, succincte quand il le faut pour ne jamais se montrer dégoûtante (ou alors, c'est assez rare).

Avec une approche du suspense très dynamique, David Farland maintient son lecteur en haleine, qui se sentira vaguement en pleine séance de trampoline émotionnel. Les personnages nés de sa plume sont presque tous attachants, même si le stéréotype guette, frappant parfois aux moments les plus sournois pour réduire l'individu de papier à sa plus simple expression.
Cette phrase ne veut rien dire, mais comprenez qu'un personnage prometteur peut parfois se révéler n'être rien d'autre que le stéréotype qu'il présage, et que pour ma part, ça me donnait une impression cruelle de déjà vu.

M'enfin, la note est de 9/10, hein, ce n'est pas encore désastrophique.

Le titre, c'est du Naheulbeuk. Vous avez lu à cause de ça ? Pardon.
Virevolte
9
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le 30 août 2012

Modifiée

le 3 sept. 2012

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Virevolte

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