L'éducation
Plus qu'une référence ce livre est un véritable outil qui sert à mieux saisir la grammaire cinématographique. Ainsi, écrivains et critiques y trouveront leur compte. De plus, l'auteur soigne...
Par
le 17 déc. 2011
6 j'aime
2
Malheureusement on ne peut mettre "0" sur sens critique, alors disons que le "1" revient à l'éditeur qui a eu le courage de nous imprimer ça.
La Dramaturgie d'Yves Lavandier est un énième bouquin sur l'écriture au cinéma écrit par un mec qui se juge "compétent" dans son intro mais qui n'a jamais écrit quoi que ce soit de percutant. Comme tout bon grand théoricien du scénario qui n'a jamais écrit, monsieur Lavandier assoit sa supériorité intellectuelle avec des concepts ! Ah des concepts il y en a ! Il faut conceptualiser, ça fait intello ! Et blablabla, il y a "4 types d'objectifs", "5 types d'obstacles", "8 types de fins"... Et je vais vous expliquez ce qu'est "le genre", "le Deus ex Machina", "l'ellipse" (merci, je suis allé au collège). Lavandier décortique, met dans des cases, créé des subdivisions pour des choses totalement intuitives, ce qui donne l'impression qu'il nous prend pour des demeurés. J'en veux pour exemple le passage où il dit (sur deux pages) que les films qui n'ayant pas de happy end ne sont pas forcément mauvais. Il prend l'exemple de Titanic qui se termine amèrement et qui a eu du succès. Sans déconner ! On en apprend des choses ! On a aussi droit à des définitions qu'on connaît forcément si on est passé par le collège. Donc on se tape des pages entières sur "l'ellipse", le "deus ex machina"... Et pour bien faire intello l'auteur propose même de sublimes néologismes vides de sens comme le magnifique "diabolous ex machina" (celui là je ne m'en remet pas). On se tape aussi des passages où Lavandier nous parle de certains principes narratifs... pour les invalider juste après avec des contre exemple en disant que quand il y a trop de contre-exemples alors la règle est invalidée. Utile. J'ai aussi l'impression que le livre est mal construit car dans sa première moitié car tout les 2 pages on retrouve un : "nous reverrons ça dans le chapitre X". C'est chiant à lire, sur 300 pages on a l'impression de lire un texte partiel.
Comme dans chaque manuel de scénario, l'auteur prétend que son discours n'est que pure vérité et qu'il connaît LA manière de raconter une histoire. Et voilà le problème. Pour Monsieur il n'y a qu'une manière de raconter une histoire : la sienne. Si c'est fait autrement c'est un problème. J'en veux pour exemple les passages sur A bout de Souffle, Reservoir Dogs et La Grande Illusion. Lavandier nous dit qu'un récit dynamique doit être semé d'obstacles pour le personnage et que A bout de Souffle est mou car le personnage de Bébel rencontre peu d'obstacles. Reprocher au scénario de Godard de ne pas être classique est aussi débile que de reprocher au film d'être en noir en blanc. C'est reprocher quelque chose qui relève du choix volontaire de l'artiste. Le film est une contestation du cinéma classique, évidemment qu'il adopte une structure différente. Bref. Ensuite Monsieur reproche aux scènes de torture de Tarantino d'être inutiles dans le récit car elles présentent des obstacles gratuit et vain pour les personnages, prenant pour exemple la scène de l'oreille de Reservoir Dogs. Je n'ai même pas envie d'argumenter, c'est trop débile pour moi. Enfin on a La Grande Illusion où Lavandier reproche au film d'avoir un méchant trop nuancé qui passe pour un gentil. Bref, vous avez compris messieurs Godard, Tarantino et Renoir ? Pour faire des bons films ne faites pas ce que vous voulez, vous ne faites pas les bons choix, votre écriture est mauvaise. Messieurs Tarantino et Godard ce n'est pas la peine de sortir vos Palme d'Or. Le grand Yves Lavandier, célèbre scénariste de théâtre de marionnettes, a dit que vous faites des erreurs. Alors rentrez chez vous, apprenez à écrire avec sa sainte méthode et revenez faire des bons films.
(Le titre de la critique est ironique, c'est juste pour capter l'attention)
Créée
le 18 nov. 2022
Critique lue 350 fois
3 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur La Dramaturgie
Plus qu'une référence ce livre est un véritable outil qui sert à mieux saisir la grammaire cinématographique. Ainsi, écrivains et critiques y trouveront leur compte. De plus, l'auteur soigne...
Par
le 17 déc. 2011
6 j'aime
2
Un pavé qui se propose de transmettre à son lecteur les mécanismes basiques pour construire une histoire. Du rôle des 3 actes à la caractérisation en passant par l'ironie dramatique, l'Art de la...
Par
le 9 déc. 2015
4 j'aime
Malheureusement on ne peut mettre "0" sur sens critique, alors disons que le "1" revient à l'éditeur qui a eu le courage de nous imprimer ça.La Dramaturgie d'Yves Lavandier est un énième bouquin sur...
Par
le 18 nov. 2022
3 j'aime
1
Du même critique
J'ai vraiment la haine. Je me sens bête de m'être fait avoir par des articles racoleurs qui vendaient ce film comme le nouveau chef d'œuvre du genre horrifique. La Main c'est l'histoire d'un groupe...
Par
le 31 déc. 2023
42 j'aime
15
Comment peut-on avoir assez de mauvais goût pour voir ce genre de film ? J'avoue avoir honte de m'être déplacé au cinéma pour voir cette chose. J'explique ce geste par un instinct masochiste ou par...
Par
le 22 oct. 2023
40 j'aime
11
Bon, évacuons les évidences d'entrée de jeu. Oui le film est magnifique et parfait techniquement (et encore, j'y reviendrai). C'était un pur plaisir à voir (visuellement parlant). Les textures, les...
Par
le 20 déc. 2022
36 j'aime
20