Recueil de SF de très haut niveau. Ce jeune auteur n'a rien à envier à ses illustres confrères (Egan, Liu, ...). Sur ce recueil de 25 nouvelles, seules 2 sont clairement dispensables. Tout le reste est a minima sympa, avec quelques joyaux. Passage en revue des nouvelles :
Exceptionnelles :
- Indolore : Ambiance africaine très bien rendue. Un soldat particulier qui a pour mission de retrouver quelqu’un .. de particulier. Un grand texte et une très belle fin.
- Faire du manège : beau et émouvant, l’amour au-delà de tout
- Innombrables lueurs scintillantes : un scientifique pieuvre (sic) sur le point de bouleverser la vision du monde de ses concitoyens. Epique worldbuilding en peu de pages, fin très réussie.
- On le rend viral : quand a tout vu, tout fêté, tout gouté, quel horizon a encore de l’attrait ?
- Veille de contagion à la maison noctambule : une ambiance gothique, une violence totale dans un jour festif, une réminiscence de faiblesse. Un conte noir très réussi.
- De viande, de sel et d’étincelles : la solitude dans l’altérité, une enquêtrice pas comme les autres choisie par le coupable.
Très bon :
- L’homme vert sans vient : de l’écologie radicale, matinée d’action. Assez classique mais rondement mené
- Toutes ces merdes de robot : l’empathie inversée, où est l’humanité ?
- Carnivores : un restaurant pas très net
- Une soirée en compagnie de Severyn Grimes : hack-moi si tu peux.
- Don juan 2.0 : à draguer sans péril, on séduit sans gloire
- Porque el girasol se llama el girasol : émouvant, le calvaire des migrants version quantique
- Rentré par tes propres moyens : émouvant et univers bien posé. Savoir lacher-prise, surtout quand on a plus les moyens
- L’usine à sommeil : encore un texte social. Les métiers dangereux des invisibles remplaçables.
- La digue : Quand une histoire d’amour démarre sur des bases questionnables
- Si ça se trouve, certaines de ces étoiles ont disparu : cela m’a fait penser à un épisode de black mirror sur la mémoire. Quand la force des souvenirs n’est plus suffisant devant le réel
- En cas de désastre sur la lune : humoristique mais pas que, une virée qui tourne mal et impose des choix cornéliens
Sympa :
- Corrigé : une personne corrigée est-elle toujours la même ?
- Circuits : une IA de train enfermée dans sa routine, qu’un contact extérieur vient perturber
- Surenchère : la rupture est consommée. Texte drôle
- Six mois d’océan : Loin du corps, loin du cœur ?
- La brute : hubris et solitude
- La jouer endo : cela m’a fait penser au 1er épisode de love, death, robot. Un mécanicien qui prend bien soin de sa créature.
- Un rhume de tête : assez drôle, le personnage se réveille en voyant tout le monde … avec sa propre tête. Pas de chance alors qu’une réunion importante au boulot se profile…
- Il y avait des oliviers : post-apo, un prophète raté qui prend la fuite, une rencontre avec le monde extérieur qui n’est pas celui qu’on croit.
- Tu peux me surveilles mes affaires : un peu wtf, un côté men in black, une scène banale qui part en vrille
Dispensable :
- J’ai choisi l’astéroide pour t’enterrer : pas trop compris. Un poème
- Chute de données : métaphore du cloud ?
Fans de SF, allez-y les yeux fermés. Les autres aussi !