Avec La Fausse maîtresse, nouvelle écrite pour le journal Le Siècle en 1841, Balzac se prête à un exercice loin d'être facile, à savoir mêler l'humour au tragique. Ainsi, il met en scène un ancien officier polonais éperdument amoureux de la femme de son meilleur ami. Refusant de briser ce couple heureux et pour éviter toute situation compromettante, il aura la curieuse idée de s'inventer une épouse en engageant pour ce faire une actrice de cirque. Une situation cocasse que n'aurait pas reniée Marivaux ou Feydeau...
S'ensuit alors plusieurs quiproquos et interrogations qui pourraient prêter à sourire si Balzac ne les contre-balançait pas avec la situation malheureuse du héros. À la fin, l'auteur, peut-être fatigué de ce jeu d'équilibre, choisit la voie unique du tragique pour conclure son histoire sur une note mélancolique.
À mentionner que Balzac donne à son héros la nationalité polonaise, certainement pour faire plaisir à sa bien-aimée Mme Hanska, originaire du même pays.