La femme à la fenêtre
CaroGalmard a ajouté une critique
La femme à la fenêtre de A. J. Finn
Il y a le top du huis-clos: Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock, et il y a le bas du panier : ce roman.
Navrée de paraître brutale, car je suis d'habitude plutôt encline à la bienveillance et la compréhension, mais là il faut être honnête : c'est mal fait.
On se traîne pendant des pages et des pages avec cette femme alcoolo en peignoir, coincée dans sa grande maison à cause d'une agoraphobie aiguë. Comme dans Fenêtre sur cour, on a droit à une scène violente chez les voisins. Sauf que la pauvre femme, dépressive, alcoolo, agoraphobe, sous médocs, elle n'est pas crédible quand elle appelle les flics.
Le scénario se déroule et tout manque de crédibilité. Les réactions des médecins de cette femme : je cherche encore l'éthique médicale.
Ses relations avec son locataire : on passe du coq à l'âne, sans aucune logique ni côté locataire ni côté femme.
L'histoire avec son mari et sa fille : là on décroche presque le gros lot, avec une absence quasi totale de réalisme psychologique dans ce qui leur est arrivé.
Et en cerise sur le gâteau, mais la cerise est tellement grosse qu'elle a écrasé le gâteau : le rebondissement final. On touche à l'absurde dans la façon dont il est amené. Je n'en dirai pas plus, au cas où malgré cet avis plutôt anti-dithyrambique certains restent motivés pour lire ce roman.
En résumé j'ai eu l'impression de souffrir d'une myopie psychologique en lisant ce livre : aucune scène n'est nette.
Pourtant l'auteure a tenté de nous mettre dans une ambiance Hitchcockienne en flanquant la personnage principale d'une passion pour le cinéma en noir et blanc. Mais ça ne suffit pas. Ce n'est pas en s'entourant de grands qu'on devient forcement grand.
Alors faut-il le lire ? Non. Je m'étonne encore d'avoir pu en arriver à bout. On nous vend du rêve et c'est du vent. Je finirais en citant une phrase de la grande philosophe Scarlett O'Hara dans Autant en emporte le vent : "même déguisé en cheval, un âne sera toujours un âne".