Une découverte …
Le roman de Dumas a été écrit en 1850. Il relate un épisode de la biographie du poète allemand ETA Hoffman lorsqu'il habitait Mannheim et qu'il entreprit un voyage vers Paris en 1793 en pleine période de Terreur. J'ai parfaitement conscience "d'affirmer" puisque je fais, a priori, confiance à Alexandre Dumas sur la "vérité historique" des évènements dont il nous parle …
D'après Wikipedia, à cette époque, Hoffman aurait été plutôt à Königsberg (Prusse orientale) en train de suivre les cours de Kant …
Étant né en 1776, ça lui faisait 17 ans. Je sais bien qu'en l'absence de Facebook et de tous les moyens modernes (et pertinents, bien sûr) pour s'informer, le très jeune ETA Hoffman ne pouvait connaître la réalité tragique de Paris en 1793 où il assiste à l'exécution de Mme du Barry et (pratiquement) à celle de Danton. C'est un peu comme si moi, je décidais d'aller faire du tourisme à Kiev ou encore à Pyongyang … Bon, donc, il faut prendre un peu de distance avec l'aspect historique. Ce n'est pas grave. Et lisons donc le roman pour ce qu'il est, à savoir un roman d'aventures d'un jeune allemand idéaliste, qui quitte une relative quiétude à Mannheim et une adorable fiancée pour un séjour, rêvé de longue date, à Paris pendant la Terreur.
Tiens, encore un problème qui m'a perturbé dans ma lecture … L'adorable fiancée, Antonia, que Hoffmam (quel sot !) laisse à Mannheim chante divinement puisque sa tessiture s'étend sur cinq octaves et demie. Je n'y connais pas grand-chose mais cette donnée m'a un peu interpellé … Après moult vérifications, je crois avoir compris que Maria Callas ne recouvrait qu'à peine trois octaves … Donc cinq octaves et demi, ça commence à tenir du prodige. Mais on sait bien que quand on aime, on ne compte plus.
Ce n'est qu'un point de détail sur lequel on ne va pas insister. Toujours est-il que cette Antonia, prudente avant de laisser aller Hoffman à Paris, cette ville de perdition, lui fait jurer de ne pas jouer et de ne pas la tromper sous peine qu'il ne la retrouve jamais. Évidemment, est-ce que je surprendrais le lecteur de ces lignes si je disais, qu'à peine arrivé à Paris, il va tomber irrémédiablement amoureux d'une danseuse, Arsène, qui va se révéler être, en plus, l'égérie de Danton … Et pour atteindre Arsène, il faut beaucoup d'argent qu'Hoffman n'a pas, l'entrainant sur la pente fatale du jeu …
Au-delà de l'histoire romantique et poétique de notre Hoffman, la lecture de ce petit roman est tout-à-fait plaisante. Il est assez amusant de lire Dumas en train de nous expliquer, en 1850, que les assignats révolutionnaires, c'était bien mais ça ne valait quand même pas les pièces en or …D'ailleurs, dans les cercles de jeu à cette époque et à Paris, on n'y acceptait pas la monnaie en papier …
Globalement, si on fait la part des choses, on pourrait presque considérer que ce petit roman a des allures de roman fantastique notamment dans sa chute. Où on apprend qu'il faut toujours, mais toujours respecter ses engagements …