Si je n'avais pas une odieuse tendance à identifier le coupable avant la moitié du livre, et si la narratrice principale - il y en a trois au total - n'avait pas une odieuse propension à s'excuser toutes les trois lignes, je pense que j'aurais été davantage convaincue par ce thriller ferroviaire.
Au départ, ce n'était pas parti pour que j'adhère car, chose étrange, pendant les cinquante premières pages, je me suis dit sans arrêt : "Tiens, c'est mal écrit mais ça fonctionne" ; bref, j'étais partagée dès le début mais, au fil des pages, soit je me suis habituée à un style assez proche du roman de gare (en même temps, avec un tel titre, j'y aurais trouvé une logique), soit le style s'est affirmé, mystère.
Au final, un bon moment de détente bien que la trame ait pour but de nous hérisser les nerfs, et c'est sans doute aussi ça qui a freiné mon enthousiasme : j'attendais sans doute plus de frissons et moins de détente.
La structure du roman me semble assez classique, trop classique pour expliquer l'engouement phénoménal du public mais ça fait partie des mystères de l'édition. A noter toutefois le thème de l'alcoolisme au féminin que je n'avais encore jamais vu développé dans un polar.
Non, je ne raconterai pas l'histoire. Déjà, raconter un roman policier, c'est risqué pour les autres lecteurs, ensuite il y a déjà un nombre d'avis publiés appréciable pour ce roman et enfin, l'adaptation cinématographique sort dans un mois.
NB : Petit coup de gueule concernant la traduction... Est-ce sous prétexte qu'il s'agisse d'un polar (et donc d'un livre grand public), qu'on nous inflige des facilités de traduction du genre :
" - Vous êtes sûr que c'est une bonne idée ? je demande."
" - Quel genre de choses elle disait ?"
" - S'il te plaît, Scott ! je crie."
Ou suis-je la seule que ça horripile ? Parce que, moi, à l'école, on m'a appris la forme interrogative des verbes. Mais sans doute ai-je encore un ou deux wagons de réformes de retard ?