J'ai lu "la fille du train" en une journée. Je l'ai gardé en main quasiment tout le temps, et, en rentrant du travail, j'ai croisé dans la gare une dame qui l'avait également sur elle. C'est le genre d'image qu'on ne croise pas souvent en tant que lecteur, et c'est dire s'il est difficile de lâcher ce bouquin une fois ouvert.
Ce premier roman, dont l'histoire est un mix entre le polar, le triangle amoureux et le thriller psychologique, est d'une redoutable efficacité. Même si au final l'intrigue n'est pas d'une folle originalité, la narration à trois personnages instille un rythme parfait, sans aucun temps mort, même si du coup on repère assez rapidement le grand méchant de l'histoire. Les personnages principaux (toutes des femmes) sont très bien campés, et possèdent tous leurs fêlures, leurs faiblesses et leurs parts d'ombre. L'alcoolisme et les amnésies qui en découlent pour Rachel, le lourd passé de Megan, la duplicité d'Anna - certes plus artificielle - gardent le lecteur en haleine, incapable de prévoir l'évolution ou les actions futures des trois narratrices. On notera tout de même que les personnages secondaires (le psy forcément ténébreux, la coloc forcément gentille et patiente...), sont un peu plus archétypaux, sans doute pour laisser le lecteur se concentrer sur le cœur de l'intrigue.
Seul bémol, je n'ai pas trouvé la traduction très bonne. Le style est convenable, mais par exemple lire l'expression typiquement anglaise "butterflies in my stomach" traduite littéralement plusieurs fois au début du bouquin, puis remplacée correctement par "estomac noué" à la suite, casse un peu la lecture.
Ce n'est pas le livre du siècle, il ne vous retournera pas les sangs, mais si vous cherchez une excellente lecture de divertissement pour une journée de vacances ou de RTT, foncez !