Le portrait d'une femme forte qui a su dire "non" à la Société !!!
Quelques années avant la sortie de l'oeuvre qui allait provoquer un des scandales littéraires les plus célèbres de tous les temps et qui allait assurer sa postérité, "L'Amant de lady Chatterley", D. H. Lawrence avait écrit ce roman assez méconnu où le chantre de la sensualité et le critique d'une société puritaine étaient déjà bien présents même si c'est sur un ton plus feutré dans le style que dans son livre postérieur...
"La Fille perdue", c'est Alvina, fille d'une mère neurasthénique et d'un père ayant un don incroyable pour ce qui est de jeter l'argent par les fenêtres dans des affaires foireuses, qui grandit dans une petite ville anglaise minière de Province (pas de doute, on est bien chez D. H. Lawrence !!!), et qui va refuser les deux schémas que la Société lui impose, soit se marier avec quelqu'un de sa condition ou au-dessus de sa condition soit devenir vieille fille, en intégrant une troupe ambulante de théâtre et surtout en s'éprenant d'un de ses membres, un italien frustre, Ciccio...
La première partie du roman est assez étonnant dans l'oeuvre de l'écrivain car il prend plus un ton satirique à la Trollope, surtout dans la description du personnage du père, très inhabituel pour lui avant de peu à peu virer dans la seconde dans un lyrisme nettement plus habituel. L'héroïne quant à elle n'est pas une femme exceptionnelle, c'est juste une femme qui entend vivre sa vie comme elle le veut ce qui ne fait que la rendre plus attachante.
Malheureusement quelques fois pollué par de nombreuses longueurs dans les descriptions qui rendent parfois la lecture un peu laborieuse, "La Fille perdue" reste tout de même une belle ode à l'amour véritable et le portrait d'une femme forte parce qu'elle a su dire "non" à la Société.