Evacuons d'abord le premier point : DFW est un dialoguiste hors-pair. Les séances chez le psy sont magistrales. Ses personnages sont barges et il apporte une profondeur psychologique que Tom Robbins n'a toujours fait qu'effleurer.
Ensuite, le mépris total affiché pour l'HISTOIRE (l'artisanat made in US qui a permis à toute la littérature américaine et l'industrie holywoodienne d'émerger, aux cursus de creative writing d'exister), tout ce qui fait de l'écrivain américain cet artisan de la littérature, ce compagnon, bref, ce mépris étonne, au pire, au mieux fascine. Je me range dans la seconde catégorie.
Capable de joueur sur 10 octaves de registres de langage, festonnant ses intrigues de mini-intrigues, de micro-fiction, multipliant les procédés narratifs, la plume de DFW est un volcan en éruption permanente, corrosif et total, refondant ces matériaux d'hier dans ses éclairs du lendemain.
A la fin, la lave se pétrifie dans la mer. Jusqu'à la prochaine vague.