La narratrice est la nouvelle aide ménagère d'un vieux professeur de mathématiques qui n'aime pas les carottes et dont la mémoire ne dure pas plus de quatre-vingts minutes suite à un . Ainsi, tous les jours, elle doit refaire connaissance avec son employeur.
Elle découvre l'univers du professeur, celui l'entourant, un environnement très dépouillé, réduit à l'utilisation la plus simple et rudimentaire puis celui où il vit véritablement celui des mathématiques, des démonstrations, des théorèmes, où se niche son amour pour les nombres.
Car il s'agit d'un homme très bon, réservé, silencieux et sage, à l'humeur apaisée, en perpétuelle recherche de calme. C'est avec une grande poésie que se tisse, malgré le rempart de la mémoire, une complicité digne des plus grandes amitiés entre. L’aide ménagère et son fils Root.
Ce court roman déborde de tendresse et d'émotion. Le style de Yoko Ogawa est très poétique, gracieux et, sous sa plume, les chiffres ont leur propre lyrisme : on se prend à lire les formules mathématiques avec le même souffle qu'il faut pour déclamer un bel alexandrin.
La formule préférée du professeur nous parle de mémoire, de transmission, d'héritage, de baseball et de la famille que l'on se crée pour lutter contre la solitude.
Un beau livre.