Confluences et fondations
Le récit de la Genèse a dominé la culture occidentale depuis plusieurs millénaires. Il présente une synthèse de divers récits fondateurs sur l'origine du Monde et sur le Dieu des juifs, Iahvé. Par exemple, le récit du Déluge se retourve dans plusieurs autres traditions Proche-Orientales (Gilgamesh). Le mythe fondateur de la pensée religieuse occidentale, mais aussi sémitique, y est exposé: Iahvé crée le Monde et le Jardin d'Eden, mais, par ses péchés, l'homme se montre indigne de ce don, et Iahvé, dans sa colère, se débarrasse de l'humanité par le Déluge.
Le mythe des Géants primitifs issus d'unions adultérines avec des divinités célestes se retrouve largement dans les religions indo-européennes.
Au-delà des détails, l'image d'un Dieu jaloux et vengeur est posée, et par là même sert de point de départ au côté culpabilisant et répressif de la religion judéo-chrétienne dans son ensemble.
L'unicité de ce Dieu est moins nette: ses Noms multiples (Iahvé, Elohim, El-Shaddaï), le fait qu'il s'impose comme Dieu unique pour les Hébreux tout en ne niant pas explicitement qu'il puisse exister d'autres dieux pour d'autres peuples, l'enracinement de la destinée des Hébreux en un lieu précis (le pays de Canaan), au détriment de tout autre lieu, tout cela jette un doute sur la vocation primitive de ce récit à l'universalité.
La force simple et drue du récit, archétype même de la Parole Première qui fonde les peuples dès leur origine, a donné à l'imaginaire occidental le sujet de millions d'oeuvres d'art, picturales, littéraires, cinématographiques.
Quant à son enseignement religieux, moral, symbolique, chacun l'apprécie du point de vue de ce que ce que la culture, l'histoire et les conditionnements sociaux ont fait de lui. Retenons-en simplement l'idée que des hommes appelés Hébreux, se sont représentés comme ayant noué une Alliance avec une divinité qui désirait se les réserver de manière exclusive, le critère de cette Alliance étant le respect par le Peuple Elu des commandements de Dieu.