Il faut revenir en arrière. A cette fin d'école primaire où un petit garçon, un peu perdu, aimait lire. Sans trop savoir pourquoi. En se noyant dans les histoires pour oublier qu'il était un peu à l'écart, un peu différent. Un peu autre, un peu ailleurs.
Et de tomber sur ce livre. De s'y noyer. D'y passer une de ses premières nuits grises, dans un brouillard de mots doux.
A rêver. A s'en-rêver de ces mots qui s'enroulent et s'étirent, piailleurs et gaffeurs, mots-doux pour une chanson douce de quelques heures, pour une promenade qui s'encre entre griffures au coeur et escarbilles de rires.
Et c'est une bascule qui se produit dans la nuit. Qui continuera à s'inventer et à s'agrandir au fil des saisons. A se nourrir d'autres pages, d'autres histoires, d'autres escapades. Une bascule. Une échappée. Vers les mots et leurs rondeurs, leurs angles saillants et leurs brisures. Vers d'autres mondes. Ailleurs.