L’inconnu est une peur intrinsèque à l’homme. Fin du XIXe, cette peur est principalement liée à la découverte de l’immensité de l’univers avec les télescopes et des micro-organismes avec les microscopes. Les astronomes se sont organisés et se sont lancés, une dizaine d’année avant la parution du roman, dans le vaste projet appelé «Carte du ciel». Les « postulats de Koch », publiés en 1890, sont les premières publications qui relient les micro-organismes aux maladies. Les micro-organismes responsables de maladies connus à l’époque sont des bacilles. Les plus connues sont Bacillus anthracis pour la maladie du charbon et Mycobacterium tuberculosis (ou Bacille de Koch) pour la tuberculose. On retrouve ce terme de bacille pour définir le microscopique dans le livre de H.G. Wells. L’auteur a parfaitement saisi les enjeux du progrès scientifique et technologique qui déjà à l’époque tourne à plein régime. Il le définit magistralement bien quelques années plus tard :
Nous entrons dans une ère de progrès qui se poursuivra, sans cesse plus vaste, sans cesse plus confiante, à tout jamais.
Cette œuvre a beaucoup inspiré la représentation d’une attaque extraterrestre. Des êtres supérieurs, des armes de destructions massives et une humanité désorganisée à la manière d’une fourmilière dans laquelle on mettrait un coup de pied.
J’ai particulièrement aimé le développement psychologique des personnages rencontrés par le héros, en particulier l’artilleur retrouvé dans les ruines de Londres et le vicaire piégé dans une maison abandonnée en sa compagnie.
La Guerre des mondes est un excellent livre de Science-fiction qui n’a pas pris une ride et où des extraterrestres venus de Mars et des micro-organismes terriens se livrent une bataille invisible pour le lecteur, dont l’attention est focalisée par la lutte vaine de l’homme face aux martiens qui possèdent une puissance technologique écrasante.