J'ai acheté ce livre suite à toutes les critiques élogieuses sur internet, bien plus qu'à tous les prix qu'il a reçus, qui pour moi ne sont pas un gage de qualité.
Eh bien... j'ai arrêté la lecture à la moitié. Ce livre ne m'a pas transportée, encore moins émue, malgré de bonnes idées, mais c'est surtout un aspect du monde imaginaire de Haldeman qui m'a fait grincer des dents: l'homosexualisation forcée de la société.


Attention. Ma critique ne se base que sur la première moitié du livre!


Le roman débute sur les chapeaux de roues, on suit un groupe de bleus, partant se former en vue des combats qu'ils devront mener contre une mystérieuse espèce alien. Ces hommes et ces femmes représentent la crème de la crème de l'Humanité, se définissant par leurs brillantes études, leur QI d'exception, ou d'autres critères non mentionnés. Beaucoup de personnages sont introduits dès les premières pages, et... premier gros souci du livre: on se fiche de ces gens comme de l'an 40.
D'un, ils ne sont que des noms, rarement ils sont plus que ça. Parfois telle ou telle fille/mec est décrit/définit comme un bon coup, car dans leur troupe mixte, tout le monde couche avec qui il veut, et cela peut changer tous les soirs. Le narrateur lui même applique cette règle; soit je n'ai pas bien suivi qui est qui, soit elle est en effet citée plus tôt, mais je n'ai pas compris qui était cette fichue Marygay, LA fille avec laquelle le narrateur espère fonder une famille une fois revenus sur terre, et qui fait son apparition bien après les premières pages. Je n'ai éprouvé aucune sympathie, ni même aucune empathie, pour aucun personnage, narrateur compris. Ils vont, viennent, meurent.
D'autre part, le narrateur raconte ce récit d'une façon détachée, voire objective. On dirait un robot: pour nous faire comprendra ses sentiments, ses souffrances, il n'essaie pas de nous les faire ressentir, il n'essaie pas de les rendre palpable. Il dit juste: "ouh, je souffre, mes amis sont morts". A nous ensuite de nous mettre à sa place, et surtout de recréer la situation causale que lui décrit en deux minables phrases. Car oui, il survole beaucoup de choses, pourtant primordiales.


Une fois rentrés sur terre, où le temps est passé bien plus vite, ces jeunes vétérans arrivent en terra incognita, et peinent à trouver des repères et se faire une place dans la société, qui pour eux est le futur. Bien que l'idée soit bonne encore une fois, le fait que les personnages soient sans aucune épaisseur et saveur nous empêche de comprendre leur dépaysement et leurs peines. A cela s'ajoute, comme je l'ai déjà dit, une description des situations très laconique, voire objective.


C'est finalement la description de cette société du futur qui m'a fait fermer le livre. Elle n'a selon moi aucune logique, et n'est absolument pas crédible. Avec au sommet l'idée d'une homosexualité encouragée par l'état, seul moyen efficace de diminuer les naissances!
De un pourquoi ne pas encourager la contraception, les préservatifs et autres moyens du genre pour enrayer ça (les hommes de cette armée imaginaire subissent bien un vasectomie..)?? Quand Haldeman publie son ouvrage en 1975, la pilule existe depuis 1956 (commercialisée aux EU depuis 1960), et le préservatif (masculin) depuis encore plus belle lurette!
De deux, quel bon nombre d'inepties ne faut-il pas lire sur l'homosexualité! . Dans ce beau monde, l'homosexualité n'est pas une chose qui existe à l'état naturel. Les gens le deviennent seulement sous la contrainte. Et bien évidement, nos glorieux soldats sont tous hétéros. Le groupe est parfaitement mixte (une fille seulement de plus, dû au nombre impaire), et tous les soirs les soldat(e)s changent de partenaire.
J'espère que notre pauvre narrateur n'aura pas trop chaud aux fesses une fois de retour sur Terre... Mais ça, je vous laisse me le narrer. Le livre est vite retourné chez le libraire.


Il y a 40 ans, on ne connaissait pas grand chose de l'homosexualité, il serait donc stupide de ma part de juger l'auteur. Malgré ce fait pris en compte, il m'a été impossible de continuer à lire son livre. Mais à vrai dire, j'ai été surtout choquée par le décalage entre les critiques élogieuses actuelles, louant un ouvrage génial intemporel, et mon impression dudit ouvrage, qui m'a semblé mal écrit, complètement dépassé et surtout arriériste.

Skirata
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le 26 déc. 2016

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