Un petit bouquin qui ne paie pas de mine mais se révèle très dense, très cynique, et profondément anti-militariste, paradoxalement.
Bien que j'ai trouvé le début assez aride (l'entraînement du soldat Mandella), je me suis rapidement attachée à ce personnage. Déjà rien que le fait qu'un soldat de profession s'appelle Mandella, hein... J'ai été bien amusée quand on lui dit à un moment "en fait vous êtes un pacifiste."
C'est très bien écrit, direct, efficace, bien traduit également, et j'avoue que je ne pensais pas que ce bouquin était si "vieux" déjà, il n'a pas d'âge, et certainement dans 30 ans il n'aura toujours pas pris une ride, tant le sujet est intemporel et tant les êtres humains n'évoluent pas vraiment, dans le fond.
Alors que le roman est court et que les années y passent à la vitesse de la lumière (ok je sors), on se sent pourtant immergé dans cet univers futuriste, qui change très vite aux yeux de notre héros (qui, je trouve, a tout de même une sacrée capacité d'adaptation !), eût égard aux (centaines d')années qui passent pendant ses voyages spatiaux, merci la relativité...
(Entre nous soit dit, j'avoue n'avoir rien compris aux explications sur la pression subie pendant les accélérations dans l'espace, surtout quand Marygay est blessée et qu'il faut qu'elle supporte un nouveau "saut", mais bon, ce n'est pas très très grave, ça ne m'a pas empêchée d'apprécier le voyage !).
A partir du moment où Mandella devient commandant, j'ai ressenti une pesanteur et une lourdeur dans le livre. Je ne sais pas si d'autres l'ont perçue, mais pour moi ça a été vraiment flagrant. On sent que Mandella se retrouve vraiment seul. Totalement isolé au milieu de gens qui lui sont totalement étranger. De nouveau là sa capacité d'adaptation est phénoménale, mais il n'empêche qu'on ressent sa "vieillesse". C'est même pas ça le terme que je cherche, si je le retrouve je reviendrai le modifier.
En bref, on sent bien que l'auteur a vécu et baigné dans tout ça, que ce livre contient une énorme partie de lui, et s'il utilise l'avenir et la science-fiction pour que son cynisme passe mieux, ce livre n'en est pas moins réaliste pour autant.
Et il fait aussi froid dans le dos que 1984 ou "le meilleur des monde"...
Bref, il me semble que ça devrait être un classique du genre au même titre que les deux sus-cités !
Valerie_Freefounette
9

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le 6 nov. 2014

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Valerie Tatooa

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