J'avais comme un pressentiment
Dix pages avant la fin
Avant cette journée au bureau, boulot, bourreau
Une boule bizarre au ventre
Beau milieu d'un meeting interminable
Me répétant que rien n'est en fait différent
Que tout n'est qu'un
Lui, moi, ils
Même confiture
Une seule ligne temps
Une rivière que l'on remonde
Que je remonde
Le vif en bandoulière
Un éternel contre, recommencement.
Et puis, fin de journée, fin de tournée
Le trajet de retour
Direction le bercail d'abrité que je suis
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Obligé de sortir du train
M'asseoir sur le premier banc, ici même, sur le quai
Un stamino froid me grelotte les rognons
Il fait pas chaud a London, allons donc.
Et je lis cette descente aux enfers de Sov Strochnis.
J'avais comme un pressentiment
Que tout n'est qu'un
Lui, moi, ils
Même conne figure
Même joueur jouis encore.
Votre univers est vaste, immense, énorme
Je suis loin, trés loin
Je ne suis qu'un oblique
Vous, Alain, êtes un Golgoth, un Sov, un Caracole
Et tous les autres encore
Vous avez tout compris, comme l'a compris Oroshi.
Ouais, ca valait le coup de l'atteindre, cet isola.
Ça, ça restera.
Je tourne la dernière page et me lève
Ne reste plus que mon squelette, collé au vent, collé au vent
Lavé, baffé, bafoué par ce roman
Par tout ce vent qui plus jamais n'aura le même soufflant.
Nous sommes chanceux nous autres
De n'avoir que ces légers vents de continent pour nous décoiffer
Mais sommes nous chanceux d'avoir ce furvent en dedans?
Je vous dis merci
Je vous aime comme je vous hais
D'avoir tordu mes boyaux sur 700 pages
Pour n'avoir désormais qu'une envie
Tourner la premiere page encore.